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Aluminium : une crise existentielle

Posté par : Christophe Véron 13.09.2022 à 12h40

Les cours de l'aluminium ont touché un plus bas depuis avril 2021, avant de se reprendre, pris entre les craintes de récession mondiale qui affectent la demande, et l'offre incertaine, les usines devant faire face à des prix de l'énergie exorbitants. Mercredi 7 septembre, le cours de l'aluminium a atteint 2.233 dollars, un plus bas depuis avril 2021. « La production en Chine a augmenté de façon significative depuis le début de l'année », relâchant la tension sur l'offre, expliquent les analystes de Commerzbank.

Mais l'accalmie pourrait être de courte durée. La Russie ne livrera plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou, a prévenu dès le milieu de la semaine dernière le président Vladimir Poutine, au moment où les Occidentaux travaillent à une telle mesure.

Des nouvelles qui pourraient « difficilement être pires », selon les analystes de Commerzbank. « Les fabricants européens d'aluminium se trouvent déjà durement touchés par l'explosion des prix due à leurs processus de production énergivores », expliquent-t-il.

Les fonderies d'aluminium requièrent en effet un volume d'électricité particulièrement élevé. L'énergie est la composante de coût la plus importante dans la production d'aluminium (environ 40%), selon les estimations de Commerzbank. Pour produire une tonne du métal, environ 15,7 MWh d'électricité sont nécessaires.

Les analystes de Commerzbank évoquent une « crise existentielle » pour les fabricants européens d'aluminium, qui pourraient être contraints à réduire leur production en raison du coût de l'énergie. Ils rappellent également que la production des fonderies, une fois suspendue, peut prendre jusqu'à un an pour se relancer pleinement. « Dans ce contexte, il est raisonnable de craindre qu'une partie importante des capacités de production en Europe ne soit définitivement perdue en raison de la crise énergétique actuelle », poursuivent-ils.

Sur une semaine, le cours lowest LME parvient à ‘sauver les meubles’ et gagne une quarantaine de dollars pour refranchir péniblement la barre des 2.300 dollars. Un niveau qui reste à consolider…

 

Bonne tenue du cuivre

Le métal rouge signe une belle performance, avec un gain hebdomadaire de 350 dollars qui lui permettait ce mardi de repasser la barre des 8.000 dollars. Le cuivre continue de bénéficier d’un apriori positif pour ses perspectives à long terme puisque la consommation reste bien orientée par la montée en puissance des politiques environnementale à travers le monde dont les mises en œuvre exigeront des quantités  toujours plus importantes de ce métal. Parallèlement, le cuivre ne semble pas avoir été affecté outre mesure par l’annonce d’une médiation au sein de la mine chilienne d’Escondida confrontée à un mouvement de grève depuis le 7 septembre. Enfin, le cuivre continue de bénéficier des tensions sur l’offre comme en témoigne la persistance d’une backwardation entre le cours au comptant et le cours à trois mois. Celle-ci varie actuellement entre 80 et 115 dollars. Parallèlement, les stocks des entrepôts chinois sont à un plus bas de 142.200 tonnes. La demande chinoise s’est redressée le mois dernier et la consommation devrait être plus robuste au 4ème trimestre, d’après les analystes du CRU.

Consolidation également pour les autres métaux. Le nickel fait un bond de près de 3.000 dollars, et repasse la barre des 24.000 dollars. Hausse également pour le zinc qui gagne une centaine de dollars, à 3.255  dollars. Idem pour le plomb : 1960 dollars (+70) et l’étain : 21.950 (+550).

 

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