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Après le coup de barre, mars... et ça repart ?

Posté par : Christophe Véron 21.02.2023 à 11h30

La reprise économique chinoise, que les participants anticipent depuis la fin des mesures « zéro-Covid », se fait toujours attendre. Ceux qui l’espéraient pour février ont été déçus. Le rebond chinois est désormais attendu pour mars. « Il y a eu une amélioration de la demande par rapport aux deux précédentes semaines, mais pas de retour à la normale pour le moment », commente He Tianyu, analyste pour CRU Group. « Les participants s’attendent à une reprise mi-mars ou fin mars, voire au début du deuxième trimestre », poursuit-il. L’élévation des cours a détourné les acheteurs des gros volumes, qu’ils favoriseront à nouveau une fois la reprise franchement amorcée. Faute de visibilité, les cours des métaux sont ainsi tirés à hue-et-à-dia.

 

Le nickel malmené

C’est notamment le cas des cours du nickel, qui a baissé la semaine passée sur le London Metal Exchange (LME), tiré vers le bas par des prédictions d'offre excédentaire pour 2023, pour atteindre un plus bas depuis novembre vendredi 17 février. Le géant russe Nornickel, principal producteur en Russie, a prévu un excédent de 120.000 tonnes sur le marché mondial du nickel cette année, affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Si cette évaluation est un peu moins favorable que celle du Groupe d'étude international du nickel, qui en automne prévoyait un excédent de 177.000 tonnes sur le marché, l'offre devrait rester supérieure à la demande, tirant les cours du métal vers le bas.

Lors de la présentation de ses résultats annuels, Nornickel a aussi indiqué que la production pourrait diminuer « en raison de travaux de maintenance », poursuit Thu Lan Nguyen.

Dans ce contexte, « la production en Indonésie, premier producteur minier de nickel au monde, devrait faire l'objet d'une attention particulière », explique-t-elle, « le niveau de l'excédent de l'offre » devant alors être déterminé par les hausses de production attendues dans ce pays. Reste que l’espoir semble toujours faire vivre puisque le marché montre qu’il a à cœur de corriger rapidement ses excès baissiers comme il vient de le faire en début de semaine, avec un cours lowest LME remonté à 26.730 dollars, quasiment inchangé d’un mardi l’autre. Entre temps, il avait plongé à son plus bas depuis  novembre, à 25.560 dollars en cours de séance le 17 février dernier.

 

Aluminium : soutenu par le Yunnan

« Le marché semble soutenu par la fermeté des cours de l’aluminium liée aux coupes de production dans la province de Yunnan », commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. « De nombreuses inquiétudes continuent de peser sur l’offre », ajoute-t-il. Pour mémoire, la production chinoise d’aluminium a bondi de 4,5 % l’année dernière, comparativement à l’année précédente, dopée par les nouvelles capacités et le relâchement des restrictions de consommation énergétique. Toutefois, la province chinoise de Yunnan a demandé aux producteurs d’aluminium de restreindre leur consommation d’électricité, ce qui pourrait faire baisser la production annuelle d’aluminium de 740.000 tonnes.

Sur une semaine le métal léger se contente de faire du quasi-sur-place, son cours lowest LME se maintenant autour des 2.420 dollars.

 

Cuivre : toujours dans l’expectative

Côté cuivre, les opérateurs sont dans l’expectative face à une demande chinoise qualifiée d’ ‘amorphe’ par certains observateurs. Les tentatives de hausse, telle que celle observée depuis le début de la semaine font l’objet de rapides prises de bénéfices. Mardi matin le métal rouge parvenait toutefois à refranchir à la hausse la barre des 9.000 dollars, sans réussir toutefois à trop s’en éloigner. Progression donc très modérée, d’une centaine de dollars.

Les autres métaux évoluent dans l’ombre des vedettes du LME que sont l’alu, le cuivre et le nickel. Le zinc a également connu quelque atermoiements. Il parvient à se maintenir autour des 3.100 dollars, quasiment inchangé d’une semaine l’autre. Le plomb gagne pour sa part une petite quarantaine de dollars, à 2.145 dollars. Quant à l’étain il cède 800 dollars, à 26.500 dollars.

 

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