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Cuivre : le cours monte, la production aussi...

Posté par : Christophe Véron 12.10.2021 à 15h15

Le cours de cuivre réussissait cette semaine à se réinstaller au-dessus de la barre des 9.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME) après un bref épisode en-dessous en fin de semaine dernière.

Les dernières prévisions du Groupe d'étude international du cuivre (ICSG) publiées jeudi dernier ont notamment permis au métal rouge de se relancer : le marché est attendu en très léger déficit de 42.000 tonnes cette année. L'an prochain en revanche, le groupe prévoit un excédent de quelque 328.000 tonnes. « Après être restée essentiellement inchangée pendant trois ans, la production minière mondiale de cuivre devrait augmenter d'environ 2,1% en 2021 et de 3,9% en 2022 », estime l'ICSG, une vitesse un peu plus rapide que la demande, inchangée cette année et attendue en hausse de 2,4% en 2022.

Pour leur part, les experts de chez Macquarie estiment que la production minière mondiale de cuivre devrait augmenter de 5,7 % environ l’année prochaine, pour se hisser aux alentours de 22,2 millions de tonnes. Si l’on s’en tient aux prévisions de cette source, cela signifie que le marché des concentrés de cuivre devrait afficher un excédent de 26.000 tonnes en 2022, à comparer avec un déficit de 70.000 tonnes l’an dernier.

Selon un panel d’une douzaine d’analystes et d’acteurs industriels consultés par Reuters, les frais annuels de traitement et d’affinage de cuivre devraient progresser en 2022 pour la première fois après six années consécutives de baisse. Ces frais sont attendus autour de 60-70 dollars la tonne l’année prochaine, pour 59,50 dollars cette année.

Les investisseurs surveillent également la situation économique en Chine qui voit deux promoteurs immobiliers, Evergrande et Fantasia, se débattre avec leurs dettes. Une contagion à l'économie chinoise serait néfaste pour le cours du cuivre, très dépendant du pays qui engloutit la moitié de la production mondiale.

Parallèlement, les marchés s’inquiètent des conséquences de la flambée des prix de l’électricité sur l’activité des usines utilisatrices de métaux. « La hausse des prix de l’électricité et la baisse des taux d’activité dans les usines vont se traduire par une diminution de la demande en matières premières », résume un trader basé à Singapour. Reste que, pour la même raison (flambée de l’énergie), la production de métaux risque elle-aussi de ralentir, ce qui devrait contribuer à équilibrer le marché, en tous cas à limiter la baisse des cours — qui devraient aussi profiter des achats ‘défensifs’, i.e. réalisés pour se prémunir des mouvements inflationnistes.

De son côté, l’aluminium s’est hissé dès lundi matin à son plus haut niveau depuis 2008, porté par les coûts de l’énergie et des matières premières utilisées pour fabriquer le métal, ainsi que par les coupes de production en Chine. Les cours ont bondi de plus de 50 % depuis le début de l’année. Ils avaient déjà progressé de 9 % en 2020. « L’aluminium devrait continuer de grimper », a estimé Nitesh Shah, analyste pour WisdomTree. D’après lui, les cours pourraient atteindre 3.300 à 3.400 $ d’ici la fin de l’année, mais il met en garde contre un possible revers de la demande si l’économie mondiale continue de se replier, ce qui mettrait à mal ces prévisions.

Le reste du complexe a largement profité de la hausse du cuivre et de l’aluminium. Le plomb notamment repasse la barre des 2.000 dollars, en hausse d’une cinquantaine de dollars. Même constat pour le zinc qui affiche une progression de plus de 150 dollars et repasse ainsi la barre des 3.200 dollars. L’étain n’est pas en reste avec un gain de près de 1.000 dollars, 36.030 dollars mardi matin. Enfin, le nickel gagne 700 dollars, 19.185 dollars. Seul l’or recule, affecté par la hausse du dollar.

 

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