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Métaux de base : dans la crainte d’une récession

Posté par : Christophe Véron 25.04.2023 à 10h50

Gros coup de mou sur le marché des métaux après les déclarations la semaine dernière de la Fed US qui envisage de poursuivre sa politique de hausse des taux sur un marché qu’elle trouve trop inflationniste. Les investisseurs sont désormais à l’affut de diverses données économiques américaines dont la parution est attendue cette semaine. Ces données seront des indices pour déterminer la prochaine décision de la Fed. L’indice d’activité commerciale et l’indice de production manufacturière donnés par la Réserve fédérale de Dallas ont tous deux déçu. Ces éléments vont dans le sens d’un ralentissement économique et ravivent les craintes de récession. A cela s’ajoutent la faible demande chinoise et la possibilité que le département du Trésor américain atteigne sa limite d’endettement dans les prochains mois.

Les espoirs de fort rebond de la demande chinoise, après la levée des restrictions sanitaires, ne se sont pas concrétisés, et le secteur manufacturier progresse plus lentement que prévu. « L’euphorie liée à la réouverture de la Chine s’est dissipée, ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où nous estimions, depuis le début, que cette reprise serait portée par le secteur des services », commente Carsten Menke, analyste chez Julius Baer, avant de préciser qu’un excédent de stocks de produits manufacturés pèse également sur la demande.

Dans ce contexte, les cours du cuivre se sont inscrits en forte baisse, les craintes liées à une possible récession mondiale pesant sur le métal, malgré une demande qui continue d'augmenter. « La consommation de cuivre continue d'augmenter », affirme Ole Hansen, de Saxobank, « la transition vers l'énergie verte stimulant la demande de véhicules électriques, de production d'énergie renouvelable, de stockage et de transmission de l'énergie ». Mais malgré une demande résiliente, « les inquiétudes liées à la récession suite à une semaine de données économiques plus faibles que prévu » éclipsent les facteurs de soutien du métal, note M. Hansen.

Commerzbank, par la voix de l’un de ses analystes Thu Lan Nguyen, rappelle pour sa part que même si la demande en cuivre reste forte, le marché devrait rester suffisamment approvisionné cette année.

Sur le plus long terme cependant, plusieurs analystes mettent en garde sur une production minière qui ne suivra probablement pas la demande, « notamment en raison du manque d'investissements dans de nouveaux projets miniers », argue Thu Lan Nguyen.

Dans ce contexte, le métal rouge a vu son cours lowest LME passer nettement sous la barre des 9.000 dollars, à 8.640 dollars ce mardi en matinée.

 

Tout le complexe est affecté

Bien évidemment, quand le cuivre s’enrhume, ce sont tous les métaux qui toussent ; plus ou moins. Au jeu de la contagion, le zinc a été d’autant plus infecté que ses stocks ont enregistré en fin de semaine dernière un bond spectaculaire (+21% en deux séances). Sur une semaine son cours lowest LME baisse de plus de 200 dollars, à 2.645 dollars mardi matin. Pour sa part, l’aluminium HG est un peu mieux loti et limite les dégâts avec un recul de ‘seulement’ 100 dollars, à 2.327 dollars. Le métal léger est toutefois affecté par des perspectives particulièrement moroses dans le secteur du bâtiment. Le nickel cède pour sa part un millier de dollars et sauve in-extremis le seuil des 24.000 dollars. Pour sa part, le plomb fait preuve d’une remarquable stabilité, autour des 2.130 dollars. On ne peut guère en dire autant de l’étain qui voit sa perte hebdomadaire flirter avec les 1.500 dollars, à 26.220 dollars.

 

 

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