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Déchets & seconde fusion : dynamiques

Posté par : Christophe Véron 30.08.2022 à 12h40

Hausse des cours oblige, l’activité négoce a été assez soutenue au mois d’août  en raison de la hausse des cours des métaux de base. On ne peut pas en dire autant de la collecte qui s’est faite à pas comptés. Pour la plupart des observateurs, malgré des perspectives de consommation encore très incertaines, des tensions sur les disponibilités en marchandises à transformer pourraient rapidement se faire jour.

Le mois d’août aura été particulièrement chaud pour le cuivre dont le cours enregistre une progression pour le moins impressionnante : près de 1.000 euros en l’espace de quatre semaines. Explication ? Le métal rouge est porté par les espoirs qui reposent sur le plan de relance chinois qui devrait stimuler la demande alors que les stocks déclinent. De fait, le métal rouge n’abonde pas dans les entrepôts agréés par le LME dont les stocks sont historiquement bas. « Les mesures de relance ainsi que les nouveaux projets d’infrastructure devraient favoriser la demande, confirmait récemment un analyste. Sans oublier que l’approvisionnement est tendu et que les stocks s’amenuisent ».

Certains analystes se montrent pour leur part beaucoup plus prudents et considèrent que la hausse des matières premières doit beaucoup plus à la flambée des coûts énergétiques qu’à une quelconque hausse de la consommation. Dans les faits, pour les professionnels de recyclage, seul compte l’équilibre entre offre et demande. Pour l’heure, l’offre en déchets de cuivre est assez limitée en fil-mitraille et la demande est soutenue. En revanche, l’offre est pléthorique en grenaille, ce qui risque de peser sur les décotes dans les toutes prochaines semaines, surtout si le cours de référence se maintient à un niveau élevé. « Comme d’habitude, il va falloir attendre au moins le 15 septembre pour connaitre les besoins réels des transformateurs. Mais j’ai grand-peur que ceux-ci peinent à décoller compte tenu du ralentissement assez net de la croissance économique dans la zone euro », estimait en tout début de semaine un professionnel du secteur.

Aluminium : soutenu

Si l’on s’en tient stricto sensu à l’évolution des cours, force est de constater que le mois d’août aura été bénéfique pour l’aluminium. A Londres, son cours de référence affiche en effet de belles performances, avec un gain de près de 100 euros sur trente jours. Cette progression est toutefois à relativiser puisqu’elle est en grande partie due à la forte érosion de la parité euro-dollar, la progression du cours de référence exprimé en dollars étant bien moindre.

Côté affinage, la cotation du lingot répondant à la norme DIN226 est également significative, avec un gain de près de 150 euros, à 2250/2350 euros la tonne.

Qu’il s’agisse de première ou de seconde fusion, ces hausses restent pour le moins théoriques pour les professionnels du recyclage qui rencontrent encore beaucoup de difficultés pour placer les tonnages collectés. « On avait beaucoup de difficultés à arbitrer nos achats auprès des consommateurs avant les congés d’été. Je ne vois vraiment pas ce qui me permettrait d’envisager une quelconque amélioration de leurs besoins alors même que les prévisions en matière de croissance économique  sont revues à la baisse un peu partout », nous confiait en début de semaine l’un de nos contributeurs. C’est notamment le cas dans le secteur automobile qui doit composer avec des ventes historiquement basses. A titre d’exemple, les immatriculations françaises ont reculé de 7% en juillet dernier par rapport au même mois de 2021, ce qui porte à –15,31% la baisse des ventes automobiles en France depuis le début de l’année. Au niveau européen, le recul semestriel est de 14%. Dans ces conditions, difficile de placer des tonnages de lingots d’AS9U3. C’est dire que la hausse des lingots doit plus à l’augmentation des intrants (notamment de l’énergie) qu’à une flambée de la demande. On peut donc s’attendre à une stabilisation des prix des déchets enfournés pour les produire (carter notamment) ; à moins que l’offre s’inscrive en forte baisse, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Côté belles qualités (AGS, chutes alu pur, AG titrés, offset et almélec), on peut s’attendre à une hausse des décotes compte tenu de la morosité de la demande.

Parmi les autres métaux, on retiendra la bonne performance du vieux zinc qui bénéficie d’une demande très soutenue en Italie (2550 euros en moyenne). Les inox évoluent à la marge malgré les bonnes performances du nickel. Idem pour le plomb et les batteries.

 

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