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Métaux non-ferreux : l’inflation freine... la hausse !

Posté par : Christophe Véron 30.08.2022 à 12h30

Les cours du cuivre se sont repris en août sur le London Metal Exchange (LME), atteignant vendredi dernier un plus haut depuis près de deux mois, portés par un marché serré et des stocks en baisse. Le reste du complexe a suivi (notamment aluminium, nickel et zinc). Las, l’annonce d’une poussée des cas de Covid en Chine a fait l’effet d’une douche froide ce mardi matin, avec pour conséquence une contraction des métaux.

Reste que le cuivre a rebondi de près de 20% depuis son plus bas depuis novembre 2020, atteint en juillet dernier.

Le déficit de l'offre sur le marché mondial du cuivre a atteint 72.000 tonnes au premier semestre, selon le dernier rapport du Groupe international d'étude du cuivre (ICSG).

S'il s'agit d'environ la moitié du niveau enregistré l'année dernière, les analystes de Commerzbank notent cependant que la tendance est « à l'aggravation du déficit ». « La prévision faite par l'ICSG en avril, selon laquelle le marché mondial du cuivre sera probablement excédentaire cette année, pourrait une fois de plus se révéler trop optimiste », poursuivent-ils.

De quoi pousser les cours du cuivre à la hausse dans les mois à venir, bien que « les préoccupations économiques persistantes devraient empêcher toute augmentation plus prononcée des cours pour le moment ».

Les métaux de base sont également soutenus par les limitations de production « en raison de la pénurie d'énergie en Europe et en Chine », la production de métaux industriels étant très gourmande en énergie, affirme également Commerzbank.

Les cours du cuivre profitent aussi de la politique de la Chine, gros pays consommateur de métaux de base, note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

 

Baisse des taux en Chine

Le gouvernement chinois a abaissé en début de semaine dernière une nouvelle fois deux de ses taux d'intérêt de référence, une mesure destinée à soutenir une économie fragilisée par une crise de l'immobilier et les restrictions sanitaires liées au Covid. La mesure doit encourager les banques à accorder davantage de crédits à des taux plus avantageux, ce qui devrait par ricochet soutenir l'activité.

Commerzbank souligne cependant que le gouvernement chinois a indiqué qu'il ne « souhaitait pas dépasser les limites de son soutien à l'économie, ce qui a réduit les espoirs du marché quant à la mise en œuvre de mesures de relance plus importantes ».

 

Hausse des taux aux USA ?

Autre facteur susceptible de limiter la hausse : afin d’enrayer l’inflation, la Fed pourrait annoncer un nouveau relèvement des taux. Le président de la Fed, Jerome Powell, a annoncé vendredi que les Etats-Unis s’engageaient dans une période de croissance économique faible. Un relèvement des taux renforcerait le dollar, ce qui rendrait les métaux plus onéreux et moins attractifs pour les détenteurs d’autres devises. Par conséquent, cela ralentirait la croissance économique mondiale et la demande en métaux.

 

Parité eurodollar : un impact significatif

En résumé, sur un mois, exprimées en dollars les performances des différents métaux sont les suivantes  : cuivre 7950 dollars (+650 dollars), aluminium HG 2435 dollars (+30 dollars), plomb 1996 dollars (+25 dollars), nickel 21265 dollars (-60 dollars), zinc 3530 dollars (+550 dollars) et étain 24.140 dollars (-360 dollars). Mais exprimées en euros, les choses sont bien différentes, la parité étant passé de 1,0250 à 1,0086 : cuivre 7860 euros (+760 euros), aluminium HG 2408 euros (+55 euros), plomb 1980 euros (+60 euros), nickel 21086 euros (+380 euros), zinc 3494 euros (+600 euros) et étain 23900 euros (=).

 

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