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La baisse du pétrole modifie la donne

Posté par : Christophe Véron 07.06.2022 à 11h15

Les cours de l'aluminium étaient en recul cette semaine à la Bourse des métaux de Londres, reflétant la baisse du coût de l'énergie, malgré les assouplissements des restrictions sanitaires en Chine. « L'aluminium reste sous pression », commente Barbara Lambrecht, analyste pour Commerzbank. Le cours du métal a perdu environ 6% sur le London Metal Exchange (LME) et se rapproche du plus bas de cinq mois atteint mi-mai. « Cela est probablement dû en partie à la baisse des prix de l'énergie », assure l'analyste. « Le recul du pétrole a été assez significatif pour l'aluminium », affirment également les courtiers de Marex, « ce qui a exercé une pression sur les cours étant donné que le pétrole équivaut généralement à de l'énergie et que l'énergie est à son tour le facteur de coût le plus important de la production d'aluminium raffiné », très gourmande en électricité. En effet, l'énergie représente environ 40% du coût total de production de l'aluminium. Sur une semaine, le cours lowest LME affiche un repli d’une bonne centaine de dollars, à 22.728 dollars ce mardi matin.

Les prix pétroliers ont encore fait les montagnes russes la semaine dernière. Les pays membres de l'Union européenne se sont enfin mis d'accord sur une interdiction du pétrole russe, une interdiction toutefois limitée puisqu'elle ne concerne que les importations par voie maritime. Les oléoducs ne sont pas visés, ce qui permet de gagner du temps pour gérer les problématiques de la dépendance des pays d'Europe centrale au pétrole russe.  Parallèlement, l'OPEP+, qui a tenu une réunion cette semaine, a décidé d'augmenter sa production un peu plus que prévu en juillet et en août (648 millions de barils par jour en plus, au lieu de 432 millions de hausse sur les mois précédents). Toutefois, dans la mesure où la plupart des membres parviennent difficilement à atteindre leurs quotas de production, il est difficile d'envisager une augmentation significative de la production de l'OPEP+ dans les prochains mois, d'autant plus si la production russe recule.

A noter que le cuivre a bondi lundi de 4,4 % sur le LME, pour se hisser à son plus haut depuis le 27 avril dernier (9.916,16 dollars), tiré par l’espoir que la demande chinoise devrait s’améliorer à la faveur d’un retour à la normale dans l’Empire du Milieu. « Néanmoins, relativise une note des stratégistes d’ANZ spécialisés en commodités, les traders attendent toujours des signes plus concrets que la levée des restrictions sanitaires se traduira par une relance de l’activité dans le secteur de la construction. » D’où les prises de bénéfices opérées mardi matin, faisant replonger le métal rouge sous la barre des 9.700 dollars ; en hausse de ’seulement’ 200 dollars sur une semaine. A noter par ailleurs que la production chilienne de cuivre a reculé de 9,8 % sur un an en avril, à 421.742 tonnes.

 

Nickel : plainte contre le LME

Le fonds américain Elliott Management a porté plainte contre la Bourse des métaux de Londres (LME) pour avoir annulé une journée d'échanges en pleine panique sur le marché du nickel en mars. Elliott réclame plus de 456 millions de dollars, explique le propriétaire du LME, le Hong Kong Exchanges and Clearing Limited (HKEX), dans un communiqué, qui considère la plainte « sans fondement ». Un autre fonds s’est  joint à cette plainte. Pour mémoire, dans des échanges qualifiés de ‘chaotiques’ au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le nickel avait connu une journée folle le 8 mars avec un prix décuplé à plus de 100.000 dollars, contre un peu plus de 20.000 dollars au début de l'année. Il en valait 28.850 ce mardi matin, à peu de chose près son niveau de la semaine précédente.

L’étain gagne sur une semaine près de 800 dollars, à 35.300dollars. Le zinc pour sa part en perd 150 et vient flirter dangereusement avec le seul des 3.800 dollars. Enfin, le plomb fait preuve d’une balle stabilité, à 2.180 dollars.

 

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