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Déchets & seconde fusion : laborieux

Posté par : Christophe Véron 20.06.2023 à 15h00

Pas de réelle amélioration sur le marché des métaux à recycler. La collecte est à la peine et les carnets de commandes des usines transformatrices se remplissent difficilement. Faute de visibilité en termes de consommation, les transformateurs se gardent bien de constituer des stocks ; d’autant que se profilent des congés d’été et des arrêts de maintenance qui risquent d’être plus longs que d’habitude.

Côté déchets cuivreux, force est de constater que les volumes peinent à s’étoffer. Rien que de très normal si l’on prend en compte le manque d’appétit des usines européennes, qui ne souhaitent pas alourdir leurs stocks à la veille des congés d’été. Côté grande exportation, la demande est encore loin d’être virulente, même si l’on a la confirmation d’un timide regain d’intérêt de la part des importateurs asiatiques.

Au chapitre de la collecte, on scrute avec inquiétude l’évolution des ferrailles, déterminante quant aux volumes de non-ferreux apportés sur les chantiers. Pour le moment, ces apports restent en-dessous de la moyenne, constatent les marchands.

Sur la base d’un LLME à 7.780 euros, le Millberry vaut autour des 7.500 euros, la Dépose autour des 7.450, la Grenaille N°2 7.250, le cuivre mêlé 6.950 et le câble 45 % 2.900 euros.

Bonne tenue du laiton mêlé, payé à l’export près de 4.600 euros départ. Compter 6.600 euros pour du bronze ordinaire.

 

Alu : un marché pré-estival

L’imminence de l’été ne fait pas franchement les affaires du marché de l’aluminium de seconde fusion. Côté carnets de commandes, c’est toujours morne plaine chez les affineurs ouest-européens, qui doivent plus que jamais composer avec une absence de perspectives en termes de consommation. « La demande n’est clairement pas là », nous confiait en début de semaine un opérateur français qui voit les ventes spot en AS9U3 passer sous la barre des 2.100 euros la tonne, confirmant ainsi les données que nous avions recueillies la semaine dernière, avec des remises de prix comprises entre 2.030 et 2.100 euros. Les affineurs sont aujourd’hui contraints de composer avec une demande asiatique en berne et le ralentissement estival de l’activité dans les fonderies européennes. Parallèlement, on continue de signaler des ventes qualifiées d’« agressives » en provenance d’affineurs italiens et espagnols.

 De même, la faiblesse de la collecte se traduit par une relative stabilité du prix des déchets à enfourner, ruinant ainsi les efforts des affineurs qui souhaitent répercuter la baisse du lingot sur les déchets. « Les marges se contractent, les volumes ne sont pas là et rien n’indique qu’ils vont décoller à moyen terme : le marché est dans l’ornière », constate, impuissant, un producteur.

Côté lamineurs, tréfileurs et extrudeurs, c’est le train-train. Là aussi, peu de volumes, mais un peu plus réguliers. Les prix proposés pour les déchets évoluent à la marge en raison de la stabilité du cours à Londres. Pas d’évolution notable non plus des décotes et des primes payées.

 

Inox : trop peu d’acheteurs

Le nickel a beau avoir gagné près de 1.200 euros en l’espace d’une semaine, soit 5 % de sa valeur, cette envolée laisse de marbre les préparateurs en déchets d’inox. Car les réalités du marché physique sont bel et bien autres que celles, plus spéculatives, de la bourse. De fait, les préparateurs sont confrontés à des aciéristes qui annoncent des fermetures de 4 à 8 semaines cet été ; et comme si cela ne suffisait pas, il faut aussi compter avec des marchés grande exportation quasiment moribonds. « Certains négociants en inox ne répondent même plus au téléphone », nous confiait récemment un collecteur… Pour l’heure, le 18/8 se maintient autour des 1.150/1.200 euros (1.050/1.100 pour la tournure). Le 316 en vaut 2.150/2.200 (tournure : 1.700/1.800).

 

Vieux zinc : pas mal de ventes

Le vieux zinc a enfin franchi à la hausse la barre des 1.900 euros franco Italie. Un franchissement qui reste toutefois à confirmer si l’on considère qu’il est monté à 1.950 euros en fin de semaine dernière pour refluer à 1.920 au début de celle-ci. Les marchands ne s’y trompent d’ailleurs pas et vendent du vieux zinc à tour de bras depuis huit jours, essentiellement en Italie puisque le marché français est quasiment à l’arrêt.

Progression du vieux plomb à 1.750 euros franco Belgique. Les batteries suivent de loin.

 

 

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