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Le marché se prend à douter

Panorama des métaux non-ferreux

Posté par : Christophe Véron 07.02.2023 à 11h45

Mauvaise passe pour le cuivre qui a dévissé en début de semaine à un niveau plus vu depuis 4 semaines à Londres, sur fond de doutes concernant la reprise de la demande, de tensions entre la Chine et les Etats-Unis et de regain de fermeté du dollar.

Mardi matin, le cuivre pour livraison à 3 mois se négociait à 8.900 $, après avoir touché un creux depuis le 10 janvier, à 8.880 $. Le métal rouge a chuté de près de 7 % depuis son pic à 9.550,50 du 18 janvier.

Le marché se concentre sur la Chine, où la croissance économique a chuté en 2022 à son plus bas niveau depuis près de 50 ans, en raison des restrictions sanitaires et de la crise du secteur immobilier. « Les chiffres de la croissance ont semé le doute concernant la reprise économique de la Chine. Et l’activité manufacturière continue de se contracter », souligne un négociant. « Le dollar exerce également une forte influence sur le complexe », ajoute-t-il.  Les chiffres publiés vendredi  dernier ont montré que le marché de l’emploi américain restait robuste, ce qui pourrait encourager la Réserve fédérale à relever ses taux au-delà de 5 %.

Tous les métaux de base, à l’exception du zinc, sont actuellement en contango (cours 3 mois supérieur au cours comptant), ce qui démontre que les négociants ne sont pas réellement inquiets des disponibilités, malgré les niveaux de stocks historiquement bas.

Les cours du cuivre glissent sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), l'optimisme des investisseurs quant à une reprise de la demande chinoise s'effritant en l'absence de signaux concrets.

La baisse du cours du cuivre depuis le début de la semaine n'est pas tant due aux perspectives de l'offre « qu'à une baisse de l'optimisme quant aux perspectives de la demande, notamment en Chine », affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

L'optimisme des investisseurs espérant une reprise de la demande du pays s'est érodé, le redémarrage de la Chine restant ralenti par sa situation épidémique préoccupante. Depuis l'abandon des derniers vestiges du « zéro-Covid », la Chine fait en effet face à une nouvelle vague de contaminations au Covid-19.

 

Le cuivre bientôt excédentaire ?

Reste  que le métal évolue toujours à des niveaux relativement hauts, des troubles secouant toujours le Pérou qui représente environ 10% de l'offre mondiale. Toutefois, le Groupe d'étude international du cuivre (ICSG) a signalé que le marché devrait se détendre considérablement au cours de l'année, passant d'un déficit à une offre excédentaire, souligne Thu Lan Nguyen.

 

L’alu russe taxé par les USA ?

Les Etats-Unis envisagent d’augmenter la taxe sur l’aluminium russe à 200 %. Si tel est le cas, « cela n’aura qu’un faible impact sur le marché global, étant donné que les Américains importent moins de 10 % d’aluminium russe », indiquent des analystes d’ING. Pour l’heure, le métal léger accuse un repli hebdomadaire d’une centaine de dollars, à 2.477 dollars mardi matin.

 

Le zinc atterrit

Prises de bénéfices également sur le zinc dont le lowest LME cède près de 300 dollars, à 3.100 dollars. Si les stocks de zinc du LME évoluent actuellement à leur plus bas niveau depuis 1989, ils ont bondi en Chine. Les réserves du ShFE ont ainsi plus que doublé depuis le 20 janvier et se rapprochent des 100.00 tonnes. D’après Edward Gardner, économiste pour Capital Economics, c’est la preuve que la demande chinoise mettra du temps à se relever. « Nous pensons que les cours des métaux de base vont avoir du mal à enregistrer des gains ce trimestre, et pourraient même reculer légèrement, avant de reprendre une tendance haussière durable en milieu d’année », indique l’analyste. « Le zinc ne sert pas seulement à produire de l’acier, il est également utilisé dans de nombreux biens de consommation, mais le contexte récessionniste des grandes économies va ralentir la demande en début d’année ».

 

Tout le complexe est affecté

Les autres métaux évoluent également à la baisse. Le nickel lâche près de 2.500 dollars, à 27.250 dollars ce mardi. Grosse baisse également pour l’étain qui en cède près de 2.200, à 27.000 dollars. Enfin, le plomb fait presque figure de privilégié, avec un recul de seulement 50 dollars, à 2.100 dollars.

 

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