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Le nickel moins brillant qu’espéré

Posté par : Christophe Véron 04.04.2023 à 12h15

Le nickel a été quelque peu tiré à hue et à dia ces derniers jours, à l’instar des autres métaux, se remettant péniblement des pertes liées à la crise bancaire, qui a éloigné les investisseurs des matières premières, actifs plus volatils. Mais son élan a été freiné par des annonces du LME concernant les échanges de nickel.

Le métal avait en effet fini le mois de mars en forte hausse, l'appétit des investisseurs pour les actifs à risque faisant son retour à mesure que l'accalmie dans le secteur bancaire s'installait. Jeudi 30 mars, la Bourse des métaux de Londres a présenté un plan d'action concernant les échanges de nickel, « face aux faibles niveaux de liquidité, ainsi qu'à la réduction drastique des stocks », explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. Le LME prévoit d'élargir la gamme de nickel acceptée par la Bourse, ce qui devrait permettre de remplir considérablement ses entrepôts et « exercer une pression sur le cours du nickel », poursuit l'analyste. « On ne sait toujours pas quand ces mesures seront mises en œuvre, car elles doivent d'abord faire l'objet d'une phase de consultation », précise Commerzbank.

Pour mémoire, le LME a récemment annoncé la reprise des échanges de nickel aux horaires de marché asiatiques, un autre pas vers « l'augmentation de la liquidité », et ainsi « la réduction du risque de nouvelles fluctuations excessives des cours », rappelle Thu Lan Nguyen. La réputation du LME avait été ternie l'an dernier, peu après le début de l'offensive russe en Ukraine, lorsque les cours du nickel avaient brièvement dépassé les 100.000 dollars la tonne, contre leur fourchette de cours habituelle autour des 20.000 dollars. Ces transactions avaient par la suite été annulées et le LME avait tenté tant bien que mal de contenir la volatilité des cours.

Sur une semaine, le Métal du Diable finit par perdre du terrain, cédant 300 dollars, à 23.250 dollars mardi matin. Une perte toutefois considérée comme peu significative.

 

Cuivre : soutenu malgré tout par la faiblesse des stocks

Le métal rouge attaquait cette semaine sous pression. Les gains obtenus en fin de semaine dernière ont été effacés au début de celle-ci avec un cours lowest LME repassé sous la barre des  9.000 dollars. Pour autant le cours de référence reste encore 5% au-dessus de ce qu’il était à la mi-mars. Les analystes de Guotai Junan Futures estiment que les cours actuels ralentissent les achats spot, bien que la demande issue du secteur de l’air conditionné soit forte.

Dans une note d’ANZ, les analystes soulignent que le Chili n’avait pas produit aussi peu de cuivre depuis 6 ans. « Codelco avait prévenu que l’approvisionnement serait inférieur en 2023 qu’en 2022, le temps de remédier à des années de sous-investissement ». Pour beaucoup d’analystes, le cuivre reste malgré tout soutenu par le niveau historiquement bas de ses stocks. Dans les entrepôts du LME, les réserves ont chuté de 15 % en deux semaines et totalisaient lundi 63.850 tonnes. Les cancelled warrants (métal préparé pour être expédié) représentent 29 % du total, 18.500 tonnes pourraient donc quitter le LME prochainement.

 

Les autres métaux plus ou moins affectés

Les autres métaux ont évolué dans des marges relativement étroites, mais sous influence du cuivre et du nickel. L’aluminium HG se maintient autour des 2.350 dollars ; une performance si l’on considère la déception des opérateurs face aux statistiques chinoises moins bonnes qu’attendu. Le zinc cède une trentaine de dollars à 2.875 dollars. Le plomb reste stable autour des 2.100/2.150 dollars, tandis que l’étain est stable, à 25.850 dollars.

 

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