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Le nickel perd de son éclat

Posté par : Christophe Véron 14.03.2023 à 11h30

Gestion post-Covid, séisme en Turquie et en Syrie, invasion russe en Ukraine, tensions sino-américaines et donc désormais fragilisation du système bancaire américain ; donc mondial. Autant dire que les marchés - et donc celui des métaux -n’avaient vraiment pas besoin de ça alors qu’ils entrevoyaient un filet de lumière au bout d’un tunnel déjà trop long… Mais à toute chose, malheur est bon : courtiers et investisseurs anticipent un ralentissement du rythme des relèvements de taux par la Fed en raison de l’effondrement de deux banques. Reste qu’aux Etats-Unis, l’avènement d’une crise bancaire est de plus en plus craint suite à la chute de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank, et ce malgré la promesse du président américain, Joe Biden, de tout faire pour assurer la pérennité du système bancaire.

Parmi les métaux qui ont sévèrement dévissé, le nickel sur le London Metal Exchange (LME) accuse une baisse hebdomadaire de près de 1.000 dollars et se rapproche des 23.000 dollars, l'enthousiasme des investisseurs, au début de l'année, sur une forte reprise de la demande chinoise après la fin des restrictions sanitaire ayant été mis à mal par un objectif de croissance prudent du pays.

Le cours du nickel a ainsi chuté de plus de 20% depuis le début de l'année, principalement « en raison d'un manque d'optimisme quant aux perspectives de la demande chinoise », explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

La force de la reprise attendue de la demande en Chine, grand pays consommateur de métaux industriels, a été mise à mal après que ses dirigeants ont annoncé un objectif de croissance modeste de 5% pour 2023, l'un des plus bas depuis des décennies. Cette annonce « a réduit les attentes de mesures de relance supplémentaires pour accélérer la reprise économique », avance Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Commerzbank s'attend cependant à « un renversement de tendance dès que l'économie chinoise se redressera sensiblement, au deuxième trimestre ». Thu Lan Nguyen rappelle également que les risques sur l’approvisionnement en nickel sont loin d'être écartés, la Russie étant un important fournisseur. « Certains observateurs du marché craignent donc que Moscou ne restreigne les exportations de ce métal en réponse aux sanctions occidentales », ou oriente davantage son commerce vers l'Asie, au détriment de l'Europe et des Etats-Unis.

L'analyste relève aussi, qu'un an après les troubles survenus dans les échanges de nickel au LME, « la réputation de la Bourse des métaux de Londres reste ternie, comme en témoigne la baisse considérable des volumes échangés », en chute de 28% l'an dernier par rapport à l'année précédente.

 

Le cuivre cherche ses marques

Le cuivre cherche manifestement ses marques.  Après une fin de semaine dernière dominée par beaucoup de prises de bénéfices, il attaquait celle-ci avec un soupçon d’optimisme alimenté par les signes précurseurs d’une amélioration de la demande en Chine comme en témoigne la hausse des primes sur le marché physique chinois. « La demande s’améliore petit à petit », note ainsi Jinrui Futures qui la voit s’accélérer fin mars…En attendant, d’un mardi l’autre, le métal rouge voit son cours LME céder une vingtaine de dollars, à 8.800 dollars.

Les autres métaux s’inscrivent dans le sillage du métal rouge et du nickel. L’aluminium recule fortement, à 2.250 dollars (-100). Même chose pour le zinc qui en perd 80, à 2.925 dollars. Le plomb recule pour sa part de 50 dollars, à 2.071 dollars mardi matin. Enfin, l’étain cède 2.200 dollars, à 22.270 dollars. L’or retrouve son statut de valeur refuge et franchit les 1.900 dollars.

 

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