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Métaux de base : des hausses bien incertaines

Panorama des métaux non-ferreux

Posté par : Christophe Véron 30.01.2024 à 11h30

Le marché des métaux industriels entame cette semaine dans l’expectative, les investisseurs doutant de la capacité de la Chine à surmonter sa crise immobilière, au vu des derniers indicateurs. Il est également pénalisé par le renforcement du dollar.

Le cuivre peine ainsi à consolider le seuil des 8.500 dollars, après avoir culminé la semaine passée à un pic de 3 semaines, à 8.599 dollars la tonne, après le soutien de la banque centrale au système bancaire du pays. Mais le métal est mis en difficulté par de nouvelles informations montrant que la Chine peine à redresser la tête : les profits en 2023 ont reculé pour la 2e année consécutive et le géant chinois de la construction Evergrande a été placé en liquidation judiciaire.

 

Le problème, c’est l’incertitude

 « L’incertitude est un problème. La Chine doit intervenir sur plusieurs fronts et la Fed donne des signaux contradictoires », note John Meyer, de SP Angel. La montée de stocks du ShFE est également préoccupante : ils se sont renfloués de 50% depuis début janvier.

Parallèlement, malgré un resserrement de la production minière, et les premières conséquences sur les fonderies chinoises, le sentiment général reste baissier, notent les analystes d’Amalgamated Metal Trading.

En ce qui concerne la politique monétaire américaine, tout porte à croire que la Réserve fédérale des Etats-Unis maintiendra ses taux. Les investisseurs se concentreront surtout sur le ton du discours du président de la Fed, afin de glaner des informations pour le futur.

« Le sentiment est baissier pour les métaux de base, avec des perspectives à court terme incertaines. Il est en effet improbable que la Chine parvienne à trouver le remède miracle qui permettra à l’économie de faire volte-face », souligne Carsten Menke, analyste chez Julius Baer qui rappelle qu’« Il y a largement assez de capacités d’affinage de cuivre à l’échelle mondiale, donc même si les Chinois n’achètent plus de concentrés, le reste du monde le fera »

 

L’alu dopé par de possibles sanctions européennes

Le cours de l'aluminium a par ailleurs décollé sur fond de spéculations selon lesquelles l'Union européenne « pourrait interdire complètement le commerce de l'aluminium russe dans le cadre d'un renforcement de ses sanctions contre la Russie », affirme Thu Lan Nguyen.

Commerzbank affirme que seules 12% des importations russes d'aluminium sont jusqu'à présent concernées par les sanctions de l'UE, selon les données de l'association industrielle European Aluminium. Cette interdiction pourrait être décidée « dans le cadre du 13e paquet de sanctions contre la Russie, qui devrait être approuvé d'ici le 24 février », confirme Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Bjarne Schieldrop, analyste pour Seb, affirme cependant que les effets de l'interdiction, si elle est décidée, devraient rester « limités ». « La Russie ne cessera pas de produire et d'exporter de l'aluminium. Au contraire, elle l'exportera et l'enverra ailleurs dans le monde », estime-t-il.

Sur le LME, le cours lowest de l’aluminium HG repasse ainsi la barre des 2.200 dollars la tonne, en hausse de 60 dollars sur une semaine.

 

Des hausses plus modérées

Les autres métaux ont modérément été influencés par les mouvements enregistrés sur le cuivre et l’aluminium. C’est notamment le cas du zinc dont le cours LLME enregistre une progression de plus de 50 dollars, à 2.555 dollars mardi. Son métal frère, le plomb signe une performance plus modeste, avec un cours LMME en hausse de seulement 30 dollars, à 2.173 dollars. L’étain pour sa part fait preuve d’une belle stabilité, un peu en dessous des 26.000 dollars.

Enfin, le nickel ne fait guère mieux, et parvient tout juste à se maintenir au-dessus des 16.000 dollars.

 

 

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