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cuivre aluminium LME

Métaux de base : manque d’énergie

Posté par : Christophe Véron 28.09.2021 à 12h45

Le marché des métaux n’en finit pas d’être tiré à hue et à dia. Alors que la semaine dernière les opérateurs avaient privilégié les conséquences inéluctablement négatives d’un possible effondrement la bulle immobilière chinoise, ils se sont penchés ces derniers jours sur l’impact des restrictions électriques en Chine. Lesquelles se traduisent bien évidement par l’arrêt de certaines unités de production métallurgique.

« Le problème énergétique est à double tranchant, affectant la production des fonderies et réduisant l’approvisionnement », a commenté Wenyu Yao, analyste chez ING. « Ceci est positif pour les métaux de base. Malheureusement, cela affecte également les consommateurs en aval, ce qui est négatif pour les cours », ajoute l’analyste. L’aggravation des pénuries d’électricité en Chine a mis à l’arrêt de nombreuses usines, dont certaines fournissent Apple ou Tesla.

Le  cours de l'aluminium, qui avait atteint un plus haut depuis 2008 le 13 septembre, est resté solide, évoluant un peu en-dessous des 3.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME). « La plus forte croissance de la demande depuis plus de dix ans, les réductions de production dans le sud de la Chine et le coup d'État en Guinée (grand producteur de bauxite, minerai qui est transformé en aluminium, ndlr) » sont toujours à l'œuvre, estime Martin Jackson, de CRU Group.

L'aluminium a entamé une régulière et forte remontée depuis un plancher heurté en avril 2020, au début de la pandémie de Covid-19. Son cours a depuis été multiplié par deux. Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.917,50 dollars vendredi dernier, pour ensuite subir quelques prises de bénéfices et repassait sous la barre des 2.900 dollars mardi dernier.

L'étain était également bien orienté la semaine passée, atteignant vendredi 24 septembre un nouveau record historique à 36.830 dollars la tonne « en raison des inquiétudes concernant l'offre, après que des fonderies de Hubei ont suspendu leur production en début de semaine », rapporte Anna Stablum, de Marex Spectron. Toutefois, pour le bureau pékinois de l’ITA (International Tin Association), les cours étaient jusqu’à présent soutenus par les fondamentaux, mais ils sont maintenant sous pression à cause de la baisse de la demande en métal affiné, elle-même causée par la réduction de l’activité qu’imposent le rationnement et les coupures d’électricité aux consommateurs (soudeurs, fabricants d’étain chimique) dans plusieurs régions de la Chine. L'étain reperd donc une partie du terrain gagné, à 34.920 dollars.

Pour sa part, le cuivre reste malgré tout soutenu par le faible niveau des stocks, à Londres et à Shanghai. Sur le LME, les stocks de cuivre totalisent 223.175 tonnes. Ils ont chuté de 10 % depuis début septembre et les cancelled warrants, le métal prêt à être livré, représentent 44 % du total. Parallèlement, les stocks de cuivre du ShFE ont chuté, pour la septième semaine consécutive, et totalisent actuellement 44.629 tonnes, soit leur plus bas niveau depuis juin 2009. « L’afflux de plus en plus limité de déchets continue de contraindre les utilisateurs à se tourner vers les cathodes », précisent les analystes d’ING. Sur une semaine, le cours du métal rouge regagne toutefois près de 200 dollars et repasse la barre des 9.300 dollars.

Les autres métaux évoluent à la marge. Le zinc notamment parvient vaille que vaille à se maintenir au-dessus des 3.000 dollars. Même constat pour le plomb, au-dessus des 2.150 dollars. Le nickel qui perd 400 dollars à 18.500, reste sous pression. « La demande actuelle en nickel est... forte, mais la baisse de la production d’inox affecte toutefois un peu la consommation de métal affiné », commente-t-on chez le courtier Huatai Futures.

 

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