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Métaux de base : vulnérabilité

Panorama des métaux non-ferreux

Posté par : Christophe Véron 06.02.2024 à 11h15

L’approche des fêtes du Nouvel An lunaire (fixé au 10 février) ne semble guère favorable aux cours des métaux, et tout particulièrement au cuivre.

Dès le début de cette semaine, le cours du métal rouge a dévissé à un creux de près de deux semaines sur le LME, sur fond de regain de fermeté du dollar et de pessimisme concernant la demande chinoise. Sur une semaine, il perd ainsi près de 200 dollars, à 8.270 dollars mardi matin.

Toutes les mesures prises par la Chine au cours de l’année écoulée n’ont pas suffi à relancer le secteur immobilier du pays, qui représente environ un quart du PIB. Ceci s’explique, en partie, par les réticences des banques chinoises à accorder des crédits au secteur. La liquidation du géant de l’immobilier, Evergrande, en est l’illustration. « Tant que le secteur de l’immobilier chinois ne montrera pas de signes clairs de reprise, les métaux de base resteront vulnérables », commente un négociant, avant d’ajouter que le marché est calme, à l’approche des congés du Nouvel An lunaire.

 A l’opposé, le dernier rapport de l’emploi américain, publié vendredi, s’est révélé bien plus robuste qu’attendu, ce qui a définitivement écarté les perspectives d’une baisse imminente des taux d’intérêt. Pas moins de 353.000 embauches ont été recensées en janvier, alors que les économistes tablaient sur 180.000. Le dollar est, quant à lui, ressorti raffermi.

 

Un recul toutefois limité

Parallèlement, le recul des cours du cuivre apparait limité par les perspectives d'une baisse de production. Certaines fonderies chinoises de cuivre pourraient être poussées à restreindre leur production et mettre en pause des projets pour accroître leurs marges, « compte tenu de la surcapacité existante dans l'industrie de transformation des métaux », explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. « Toutefois, cette situation est contrée par les inquiétudes persistantes en matière de demande » en Chine, ajoute l'analyste. Le géant asiatique étant un important consommateur de métaux de base, les métaux industriels et en particulier le cuivre sont très sensibles à l'activité chinoise et aux perspectives de demande du pays. Or l'activité manufacturière s'est contractée en Chine en janvier pour le quatrième mois consécutif, selon des données officielles publiées mercredi 31 janvier. L'indice des directeurs d'achat (PMI), reflet de l'activité des usines et de la santé du monde industriel, s'est établi à 49,2 points. Un chiffre inférieur à 50 témoigne d'une contraction de l'activité manufacturière tandis qu'au-dessus, il traduit une expansion. « Les espoirs des acteurs du marché résident probablement désormais principalement dans de nouvelles mesures de relance efficaces » en Chine, pense Thu Lan Nguyen.

Les autres métaux ont bien entendu été plus ou moins influencés par le cuivre. L’aluminium fait plutôt bonne figure en limitant ses pertes hebdomadaires à moins de 100 dollars. Son cours lowest LME repasse toutefois sous la barre symbolique des 2.200 dollars. Côté nickel, là aussi le recul est limité. Le cours LLME du Métal du Diable accuse un modeste repli de 500 dollars, à 15.600 dollars. D’aucuns estiment que les perspectives de baisses apparaissent limitées par une dynamique assez forte de la consommation, notamment par le sous-continent indien.

Le zinc s’inscrit pour sa part en net repli, avec une perte hebdomadaire de plus de 100 dollars, à 2.420 dollars. Il entraîne dans son sillage le plomb, quoique dans une mesure moindre, puisque le métal mou abandonne 50 dollars, à 2.115 dollars. Enfin, l’étain décroche plus sévèrement, cédant près de 1.500 dollars, à 24.740 dollars.

 

 

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