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Métaux non-ferreux : attention, ça glisse !

Posté par : Christophe Véron 03.05.2022 à 11h30

Après un week-end prolongé de trois jours, le marché londonien des métaux (LME) a rouvert mardi matin dans des tons rouge vif : au moment où nous rédigeons ces lignes, le contrat de référence sur le zinc cède ainsi 3,34 % depuis l’ouverture, à 3.970 dollars, tandis que ceux sur le cuivre et l’aluminium abandonnent 2,24 % et 2,05 % par rapport à la cotation précédente. Pour faire court, le métal rouge et le métal léger sont tombés mardi matin à des creux de trois mois environ, dans un marché où les facteurs de baisse s’accumulent : le dollar continue de naviguer à des sommets de près de 20 ans face aux autres devises de référence, ce qui pèse sur les achats libellés dans les monnaies autres que le billet vert, les confinements sanitaires se poursuivent en Chine, où l’activité manufacturière est tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020, enfin, la Fed s’apprête à opérer des hausses agressives de ses taux d’intérêt pour stopper l’inflation outre-Atlantique.

Le cours de la tonne d'aluminium a baissé, « parallèlement à la détérioration des perspectives de croissance économique mondiale et aux confinements chinois », explique Bjarne Schieldrop, analyste à Seb. Pour mémoire, la Chine est le premier consommateur de métaux industriels. Mais le pays est confronté, depuis le début de l'année, à un ralentissement de son économie provoqué par la généralisation des mesures de quarantaine, dans l'espoir d'enrayer un fort regain épidémique de Covid-19. Le cours de l'aluminium sur le LME, qui culminait à 4.073,50 dollars la tonne le 7 mars dernier, soit son record historique, a perdu tous les gains qu'il avait accumulés depuis le début de la guerre en Ukraine. L'aluminium a ainsi cédé près de 10% depuis le 24 février, premier jour de l'invasion de l'Ukraine. La Chine a déclaré vendredi 29 avril qu'elle poursuivrait sa stratégie « zéro Covid », « atout majeur » contre le coronavirus, malgré la frustration croissante à Shanghai où des habitants sont confinés depuis début avril. Pour Ole Hansen, analyste de Saxo Bank, ces « mesures draconiennes de confinement » sont susceptibles « d'affaiblir les perspectives de croissance plus fortement que ce que le gouvernement avait initialement prévu ». Bjarne Schieldrop prévoit cependant un cours moyen de 3.500 dollars la tonne d'aluminium pour l'ensemble de l'année 2022 « en raison d'une offre restreinte », la Russie étant un important producteur d'aluminium. « Aucune sanction ne vise encore explicitement les exportations russes de métaux, mais la production et les exportations russes seront affectées par une multitude de facteurs liés à des sanctions économiques plus larges », estime-t-il. Pour l’heure, l’aluminium abandonne une bonne centaine de dollars sur une semaine et vient flirter avec le seuil des 3.000 dollars.

 

Le cuivre dans le rouge

Côté cuivre, les choses ne vont pas tellement mieux en dépit des déclarations rassurantes de certains analystes comme Wenyu Yao, analyste chez ING qui considère avoir « des nouvelles positives du bureau politique chinois, qui s’engage en faveur de mesures supplémentaires pour relancer la croissance ». A voir… En attendant, les stocks de cuivre ont plus que doublé depuis le mois de février. Les analystes soulignent toutefois qu’à 156.050 tonnes, ils restent toujours historiquement bas. Moralité, le métal rouge lâche plus de 350 dollars sur une semaine, et se rapproche des 9.500 dollars, en dépit du soutien apporté par un mouvement social affectant la production de la mine péruvienne de Las Bambas.

Le nickel abandonne 1.000 dollars, à 31.550 dollars. Même punition pour le zinc qui en cède 200, à 4.020 dollars. Le plomb recule de 70 dollars, 2.280 dollars. Enfin, l’étain lâche un millier de dollars, à 40.000 dollars.

 

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