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Métaux non-ferreux : le réveil de la Chine occulte [un peu…] la Covid

Posté par : Christophe Véron 27.10.2020 à 11h55

Après avoir atteint un plus haut depuis deux ans, à plus de 7.000 dollars la semaine dernière, porté par de bonnes perspectives en Chine, le cuivre s’est stabilisé aux alentours de 6.800 dollars la tonne à Londres, où la prudence est de mise face à l’envolée du nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 un peu partout sur la planète. Ces nouvelles contaminations atteignent des niveaux records aux Etats-Unis, en Russie, en France et dans de nombreux autres pays, ce qui suscite une grande incertitude sur les marchés. Cela constitue surtout une menace pour toutes les économies concernées par des nouvelles mesures de restriction à la mobilité (reconfinement, couvre-feu, arrêt de l’activité dans certains secteurs, etc.). Autres facteurs qui pèsent sur les cours : les incertitudes autour du nouveau plan de relance aux Etats-Unis, et les élections présidentielles qui s’y tiendront le 3 novembre. Ces élections, confirme un analyste basé à Singapour, « peuvent alimenter une certaine aversion au risque » Dans ces conditions, il va sans doute falloir courber un peu l’échine pendant un petit moment, tout en sachant qu’à « moyen-long terme, les perspectives restent assez positives », grâce à la Chine notamment où la demande devrait s’améliorer l’année prochaine. De fait, Beijing a annoncé une croissance en hausse sur un an de 4,9% au troisième trimestre, au moment où la plupart des grandes économies restent plombées par la Covid-19. Premier pays touché l'an dernier par le nouveau coronavirus, la Chine est aussi la première grande économie à s'en être remise. Selon son dernier rapport publié cette semaine, le Groupe international d'étude sur le cuivre (ICSG) prévoit par ailleurs une situation de déficit pour le marché du cuivre en 2020, « alors qu'il prévoyait un excédent élevé il y a encore un an », a fait remarquer Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

Parallèlement, les analystes de Saxobank et de Marex Spectron Ole S. Hansen et Alastair Monroe ont enfin pointé des perturbations de la production au Chili et au Pérou, en particulier à la mine de Las Bambas. Pour mémoire, ces deux pays sud-américains sont les deux plus gros producteurs de cuivre au monde.

Même profil pour l’aluminium dont le cours a beaucoup progressé en fin de semaine dernière, pour très vite subir des prises de bénéfices. Les importations chinoises de métal léger ont atteint en septembre 355.999 tonnes — un bond de 642 % sur un an, mais un repli de 17,1 % sur un mois, sachant qu’août 2020 (429.464 tonnes) avait représenté sur ce point un plus haut de plus de 11 ans : une seule fois auparavant, les importations chinoises mensuelles d’aluminium avaient été supérieures. En parallèle, la Chine a exporté en septembre 426.469 tonnes de métal léger, ce qui signifie qu’elle a été exportateur net d’aluminium le mois dernier, après avoir été importateur net en juillet et en août. En cumulé sur le troisième trimestre 2020, l’Empire du Milieu a importé 1,177 million de tonnes de métal léger, et en a exporté 1,195 million. Pour Wan Ling, analyste au CRU, les importations chinoises d’alu sont toutefois appelées à reculer significativement à partir de novembre.

Par rapport à leur moyenne hebdomadaire, les autres métaux connaissent des fortunes diverses. Ce mardi le plomb faisait preuve d’une remarquable stabilité à 1.789 dollars. Le zinc confirme ses bonnes dispositions avec un gain de 150 dollars, à 2.537 dollars. Le nickel gagne près de 700 dollars sur une semaine, à 15.660 dollars tandis que l’étain reste stable à 18.100 dollars. L’or progresse modestement à 1907 dollars l’once ; idem pour l’argent à 24,51 dollars l’once.

 

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