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Métaux non-ferreux : le scepticisme s’installe

Posté par : Christophe Véron 05.04.2022 à 12h15

Les cours de l'aluminium ont reculé ces derniers jours, après les annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes en Ukraine pour concentrer son offensive sur la région du Donbass, à l'est du pays.

Mais le métal s'échange toujours à des niveaux très hauts, ayant pris près de 25% depuis le début de l'année. « Cela s'explique par les doutes quant à la volonté sérieuse de la Russie de retirer ses troupes » d'Ukraine, estime Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Plusieurs dirigeants occidentaux comme le président américain Joe Biden ou le Premier ministre britannique Boris Johnson ont d'ailleurs exprimé leur scepticisme. « Nous continuons d'envisager des ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie et considérons que le cours de l'aluminium sera bien soutenu tant qu'aucun signe de résolution ne sera donné dans la guerre en Ukraine », assure Daniel Briesemann. « Les données fondamentales n'ont en tout cas pas changé. Les sanctions occidentales contre la Russie restent en place », rappelle l'analyste.

L'aluminium fait partie avec le nickel des métaux qui dépendent de l'offre russe, la Russie étant le deuxième producteur mondial d'aluminium. « Même si la production d'aluminium russe devait se poursuivre plus ou moins normalement, les producteurs et les négociants auraient sans doute des difficultés à exporter l'aluminium », affirme M. Briesemann. D’un mardi l’autre le métal léger abandonne à Londres près de 150 dollars, à 3.450 dollars le 5 avril en matinée.

 

Zinc : les stocks fondent, le cours s’envole

Les cours du zinc poursuivent leur consolidation entamée la semaine dernière, portés par l’érosion rapide des stocks entreposés au LME. Sur une semaine le cours de référence à Londres gagne près de 250 dollars, à 4.350 dollars. Le métal, utilisé pour galvaniser l’acier, est en hausse de 25 % depuis le début de l’année, après avoir grimpé de 28 % en 2021. « Les stocks de zinc sont très bas », confirme Wenyu Yao, analyste chez ING. Les stocks de zinc on-warrant ont reculé à 78.125 tonnes, leur plus bas niveau depuis mai 2020, et en nette baisse comparativement au niveau de la mi-mars, de 130.000 tonnes. Le niveau élevé des prix de l’énergie a contraint plusieurs fonderies européennes à réduire leur production et les exigences de Moscou concernant le paiement en roubles font craindre des tensions sur l’approvisionnement ou de nouvelles hausses de cours.

 

Cuivre : soutenu par le recul de la production chilienne

Le cuivre progresse dans un marché qui a réagi à l’annonce de la baisse de la production au Chili, et à la perspective de nouvelles sanctions contre Moscou. En février dernier, a annoncé l’organisme public Cochilco, le Chili a en effet produit 394.700 tonnes de cuivre, soit une baisse de 7,5 % en glissement annuel. Cette baisse de la production au Chili inquiète les marchés dans la mesure où elle intervient alors que les sanctions économiques contre la Russie perturbent déjà les approvisionnements en provenance de cet autre grand pays producteur.  Sur une semaine, le métal rouge gagne 150 euros, à 10.500 dollars.

Modeste hausse pour le plomb qui gagne une trentaine de dollars, à 2.415 dollars. Le nickel gagne pour sa part 800 dollars, à 33.550 dollars. Enfin l’étain progresse de 1.700 dollars, à 44.150 dollars.

 

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