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LME métaux cuivre

Métaux non-ferreux : un marché à hauts risques

Posté par : Christophe Véron 21.07.2020

Alors que  le rebond de l’économie chinoise combiné à des craintes sur l’approvisionnement chilien a propulsé le cuivre à des sommets de 25 mois la semaine dernière, l’accroissement du nombre de cas de coronavirus fait craindre une reprise économique plus longue et difficile que précédemment anticipé. « Si l’économie globale est affectée par la pandémie, alors le cuivre le sera aussi » a prévenu Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank. Il précise en outre que le virus a davantage réduit la demande que l’offre, ce qui se traduira par un excédent de production important cette année.

De fait, beaucoup d’analystes reconnaissent que les cours se sont sans doute trop emballés. « Du point de vue des fondamentaux, le cuivre est allé trop loin et le repli que nous constatons actuellement est justifié » estimait Colin Hamilton,  directeur général chez  BMO Capital. « Nous avons des facteurs négatifs, à la fois du côté de la demande et du côté de l’offre » a fait remarquer Olen Hansen, analyste chez Saxo Bank, faisant référence à la remise en question de la fermeté de la consommation chinoise et aux perturbations sur l’offre en Amérique du Sud, qui pourraient être moins conséquentes qu’anticipé. « Si les craintes sur l’approvisionnement disparaissent, le marché s’interrogera sur la durabilité des niveaux de cours constatés récemment», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Fitch Solutions évoque également « les risques géopolitiques », en référence au regain de tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Dernier épisode en date de cette dégradation des relations entre Washington et Pékin : la Maison Blanche envisagerait d’interdire les voyages aux Etats-Unis de tous les membres du Parti communiste chinois et de leurs familles. Par ailleurs, Fitch Solutions évoque les risques que ferait porter sur la demande en métaux l’arrivée d’une seconde vague de contamination au Covid-19 — le nouveau coronavirus a infecté plus de 13,84 millions de personnes dans le monde, faisant plus de 588.000 victimes. A noter que, malgré les résultats encourageants obtenus par deux laboratoires, l’un britannique, l’autre chinois, on ignore encore à quelle échéance des vaccins seront disponibles.

Reste que l’accord « historique » trouvé entre les 27 pays de l’UE sur un plan de relance de 750 milliards d’euros a fait son petit effet sur le LME, où tous les métaux s’affichaient mardi matin en hausse assez notable par rapport aux officiels de la veille.

Sur une semaine, le cuivre parvient à sauver les meubles en se maintenant juste au-dessous des 6500 dollars. Même constat pour l’aluminium HG autour des 1670 dollars. Le nickel, en revanche, accuse près de 200 dollars de pertes, à 13.300 dollars. Idem pour le plomb qui cède une dizaine de dollars, à 1848 dollars. Le zinc fait preuve de résistance et parvient à franchir la barre des 2200 dollars. Enfin, l’étain reste bien orienté avec un gain de près de 250 dollars, à 17.445 dollars.

 

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