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Panorama des métaux de base : rafraîchissement

Posté par : Christophe Véron 08.06.2021 à 12h00

L’ambiance est assez frileuse sur les marchés, où les opérateurs craignent un resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis, et un ralentissement de la demande en Chine, dont les importations de cuivre ont reculé de 8 % entre avril et mai.

Le cours du cuivre cédait du terrain dès la fin de la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), subissant une correction à quelques semaines de son record historique et étant pénalisé par une offre solide.

Côté offre, les analystes de Citi estiment que « le marché du cuivre affiné commencera à se tendre une fois que les usines consommatrices auront fini leur déstockage, ce qui sera visible d’ici quelques mois, et constituera des conditions particulièrement haussières pour le cuivre ». Côté offre toujours, la production de cuivre du Chilien Codelco a reculé de 0,5% en avril sur un an, à 132.700 tonnes, une baisse moindre comparé à celle de 16,5% de BHP, à 85.700 tonnes, à la mine Escondida.

A noter que la production au Pérou - deuxième producteur mondial de métal rouge - a augmenté de 10% sur la période janvier-avril par rapport à 2020, selon le ministère de l'Énergie et des Mines.

Et si l'offre du premier producteur mondial, le Chili, est à l'inverse en léger recul (-2%) sur la même période, l'analyste de Commerzbank Daniel Briesemann la voit augmenter bientôt « dès que la situation sanitaire s'améliorera », le Chili faisant parti du peloton de tête en matière de vaccination de sa population. « La récente perte d'élan fait naître le risque d'une correction plus profonde » pour le cours du cuivre, avance même Ole Hansen, de Saxobank, qui met le doigt sur une demande chinoise timide. « Des indicateurs, comme ceux qui occupent le marché aujourd’hui, mettent en exergue le risque potentiel de ralentissement de la croissance chinoise », a-t-il souligné. « Nous sommes face à un marché qui a perdu son élan haussier et les négociants réagissent à cela en réduisant leur exposition. Je ne dis pas que l’envolée des cours est terminée mais le marché a peut-être besoin d’une phase de consolidation, qui pourrait emmener le cuivre plus bas encore », avertit l’analyste.

Côté consommation, la demande en fil machine reste timide mais pourrait, d’après l’analyste du CRU He Tianyu, se redresser dans les prochaines semaines. Le niveau record du cuivre atteint le mois dernier a pesé sur la demande des secteurs en aval. La demande en tubes est toutefois robuste car les exportations de climatiseurs restent fermes.

 

Réactions par sympathie

Concernant les autres métaux, le panorama est tout aussi mitigé. Indubitablement, l’accès de faiblesse du cuivre a affecté le reste du complexe. L’aluminium HG cède ainsi une soixantaine de dollars sur une semaine, à 2.425 dollars ce mardi. À noter toutefois que, le contango (différence entre cours au comptant et le cours à trois mois) est tombé à 5,24 dollars, son plus bas depuis le 7 mai, signe d’une hausse des tensions sur les disponibilités immédiates. Le contrat de seconde fusion (Alu AA) décroche pour sa part de près de 200 dollars, à 1.900 dollars. Le nickel cède quant à lui 300 dollars, à 17.850 dollars. Le plomb lâche un peu de lest, à 2.140 dollars (-40 dollars). Idem pour le zinc qui repasse juste sous la barre des 3.000 dollars (-60). Dans ce contexte baissier, l’étain fait figure d’exception. Il confirme ses bonnes dispositions de la semaine dernière, à 31.145 dollars (+450 dollars).

 

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