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cuivre aluminium LME

Métaux de base : prises de bénéfices

Posté par : Christophe Véron 28.11.2023 à 11h45

Les jours passent et ne se ressemblent pas ; du moins quand il s’agit du cuivre . Qu’on en juge… Mardi 21 novembre, le métal a culminé à 8.486 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un plus haut depuis septembre. « Le principal moteur de ce mouvement a été la dépréciation du dollar ce mois-ci », expliquait alors  James Harte, analyste chez Tickmill, « le marché ayant revu ses attentes en matière de taux d'intérêt de la Fed ». Pour rappel, quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, se déprécie, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres monnaies augmente, dopant ainsi la demande.

Côté offre, les nouvelles selon lesquelles « d'importantes interruptions de production pourraient être à prévoir dans une mine majeure du Panama en raison des protestations en cours, ainsi qu'au Pérou, en raison d'une grève » ont dopé les cours du cuivre en début de semaine, note Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Et côté demande, les analystes notent que les importations chinoises de cuivre ont fortement augmenté en octobre. La Chine est en effet un important consommateur de métaux industriels. Le cuivre est donc très sensible à l'activité chinoise et aux perspectives de demande du pays. Pékin semble aussi « redoubler d'efforts pour consolider le marché immobilier chinois en crise », affirme Thu Lan Nguyen. Le Parlement chinois a publié mercredi 22 novembre un rapport appelant les banques à faire davantage pour l'immobilier. L'agence Bloomberg a aussi rapporté mercredi 23 novembre que le promoteur surendetté Country Garden figure sur une liste provisoire de 50 promoteurs susceptibles de bénéficier d'un soutien financier plus important. Le secteur de la construction et de l'immobilier représente environ un quart du produit intérieur brut de la Chine.

Las, cette progression du cuivre, sans doute trop fragile aux yeux de beaucoup d’opérateurs, a suscité très logiquement des prises de bénéfices. Celles-ci ont été d’autant plus importantes que le marché commençait cette semaine sur une note négative après la publication d’indicateurs chinois jugés décevants. Les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont grimpé de 2,7 % en octobre, soit un ralentissement marqué comparativement aux chiffres de septembre (+11,9 %) et août (+17,2 %). D’après les négociants, les indicateurs chinois ont poussé les investisseurs à empocher des bénéfices sur leurs positions longues. « Les fonds ont liquidé leurs positions mais la contraction du dollar est un élément positif », tempère un négociant en métaux.

Des chiffres concernant le secteur manufacturier chinois, un consommateur majeur de métaux, sont attendus dans la semaine. « La Chine progresse et la demande en cuivre reste robuste. Les perturbations de la mine Cobre Panama pourraient avoir un impact conséquent sur les cours », avertit John Meyer, analyste chez SP Angel. Les investisseurs sont désormais concentrés sur les données d’inflation à paraître jeudi. Le chiffre attendu devrait être le plus modéré depuis mi-2021.

Au final, sur une semaine, le cours lowest du cuivre affiche un repli d’une soixantaine de dollars, à 8.262 dollars mardi 28 dans la matinée.

 

Le nickel broie du noir

Passe difficile pour le nickel, tombé à son plus bas niveau depuis 3 ans, à 15.480 dollars (-2.000 dollars sur une semaine) lundi 27, pour limiter ses pertes dès le lendemain, à 16.140 dollars. Le secteur de l’acier inoxydable, principal consommateur de nickel, connait des conditions défavorables qui ont mené à des réductions de production et pesé sur les cours. « La consommation de nickel pour les véhicules électriques est également plus faible que prévu », indiquent les analystes de Yinhe Futures. Autre facteur qui pèse sur le marché, l’augmentation des stocks, en Indonésie et en Chine. Les stocks du ShFE ont augmenté de 16,4 % vendredi dernier, et ont plus que quadruplé depuis le début de l’année. La production chinoise de nickel raffiné a atteint les 197.200 tonnes entre janvier et octobre, soit 38 % de plus qu’à la même période l’année dernière.

 

L’étain : une demande trop discrète

Mauvaise passe également pour l’étain confronté à une demande qualifiée de ‘discrète’ alors que parallèlement les industriels vident leurs stocks en fin d’année. Enfin, les perspectives de consommation apparaissent bien ternes. Sur une semaine son cours lowest LME cède 2.000 dollars, à 22.900 dollars.

L’aluminium HG s’inscrit dans le sillage du complexe, avec une perte hebdomadaire limitée à 50 dollars, à 2.156 dollars. Idem pour le plomb, à 2.120 dollars (-100) et le zinc, à 2.500 dollars (-25).

 

 

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