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Relance en Chine : le marché est sceptique

Posté par : Christophe Véron 12.07.2022 à 12h00

Les marchés des  métaux continuent d’être tirés à hue et à dia au rythme des diverses annonces économiques, politiques et stratégiques. Sur une semaine, le bilan apparait pour le moins contrasté. C’est bien évidemment le mot ‘récession’ qui revient le plus souvent dans la bouche des opérateurs. Une récession qui passe d’ores-et-déjà du stade  d’hypothèse à celui de réalité pour certains secteurs industriels ; celui de l’aluminium notamment. Dans ces conditions, on en vient  presque à s’étonner de la relative bonne résistance des cours…

Chez l’oncle Sam, les données concernant l’emploi sont excellentes. Par conséquent, la Fed annoncera un nouveau relèvement des taux d’intérêt, de 75 points cette fois, d’ici la fin du mois. Les analystes de Commerzbank restent cependant « sceptiques » quant à savoir si cette reprise « marque un tournant ». Pour rappel, cela fait deux décennies que le dollar n’avait pas été aussi fort ; il plane autour du niveau le plus haut qu’il ait jamais atteint depuis octobre 2002. Pour les détenteurs d’autres devises, les métaux sont plus onéreux. L’or en souffre : il affiche un cours au plus bas depuis 9 mois, à 1,736.63 dollars l’once. « Le métal jaune a du mal à panser les plaies infligées par l’appréciation du dollar », résume Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Le lingot reste néanmoins une valeur sûre et n’encaisse que des pertes limitées.

Les cours du cuivre peinent à rebondir durablement, lestés par les craintes de ralentissement de l'économie mondiale, atteignant mercredi leur plus bas niveau depuis un an et demi. « Les préoccupations liées au risque imminent de récession ont entraîné une forte chute des cours des matières premières, les cours du cuivre ayant atteint un plus bas » depuis novembre 2020 en milieu de semaine dernière, à 7.291,50 dollars la tonne, commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Depuis, le métal rouge tente de se refaire un semblant de santé, sans vraiment convaincre. Depuis le début de l'année, il a dévissé de plus de 20%.

Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank cite « les craintes d'une crise du gaz en Europe, d'un ralentissement économique aux États-Unis, de nouveaux cas de coronavirus et de possibles confinements en Chine » comme les facteurs pesant sur les métaux industriels. Plusieurs millions de personnes sont confinées en Chine en raison d'un rebond épidémique qui fait craindre le retour de restrictions, en particulier à Shanghai, un mois après la levée d'un long et éreintant confinement.

Les cours du cuivre se reprenaient légèrement au début de cette semaine, à 7.450 dollars. Un rebond provoqué « par un rapport selon lequel le gouvernement chinois prévoit un autre programme de relance économique », selon Carsten Fritsch. L’Empire du Milieu met les bouchées doubles en ce qui concerne les infrastructures. Les autorités comptent construire 461.000 kilomètres d’autoroute d’ici 2035. La consommation de métaux va donc augmenter dans le pays. Sur les marchés, la prudence reste de mise : difficile d’anticiper à quel point les mesures de relance affecteront la demande en métaux.

 

Pertes sous contrôle

Les autres métaux s’inscrivent dans le sillage du cuivre, avec toutefois des pertes plus contrôlées, voire quelques gains grapillés. L’aluminium reste quasiment stable à 2.360 dollars (-10). L’étain regagne près de 300 dollars, à 25.500 dollars. Stabilité pour le plomb, à 1.920/1.930 dollars. Le zinc gagne une trentaine de dollars, à 3.305 dollars. Quant au nickel, il cède  près de 400 dollars, à 21.590 dollars, ce mardi matin.

 

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