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Métaux non-ferreux : suspendus à l’évolution des taux d’intérêt

Posté par : Christophe Véron 19.09.2023 à 11h00

Une fois de plus, les marchés de métaux sont suspendus à la politique de la réserve fédérale US en matière de taux. « Les marchés sont calmes, indiquent les analystes d’ANZ dans une note. Les investisseurs attendent l’issue de la réunion de la Fed (qui doit se tenir ce mercredi - ndlr). Il est probable qu’elle maintienne les taux au niveau actuel. Néanmoins, au vu des données économiques parues récemment, les taux pourraient être maintenus à des niveaux élevés pour une durée indéterminée ».

Les courtiers gardent également un œil sur la dépréciation du yuan face au dollar, un élément qui pourrait affecter la demande chinoise en métaux industriels. Selon les médias officiels chinois, la pression subie par le yuan n’est que temporaire. « Les régulateurs agiront lorsque cela sera nécessaire », a indiqué l’Economic Daily.

 

Le cuivre encore affecté par la Chine

Dans ce contexte, le cuivre se cantonne dans des marges relativement étroites (8.250/8.350 dollars), comme c’est globalement le cas depuis près d’un mois. En Chine, les craintes selon lesquelles l’économie chinoise n’a pas encore touché son niveau plancher ont été ravivées par les chiffres montrant que la débâcle du secteur immobilier s’était aggravée au mois d’août, comme l’illustre la chute des prix des maisons neuves, des investissements et des ventes. « Il y a peu de bonnes nouvelles en provenance de Chine, et cela n’augure rien de bon pour le cuivre », concède un négociant en métaux. Selon lui, le marché est également inquiet du contexte macroéconomique, « les stocks de cuivre commencent à s’entasser ». Les réserves du LME ont en effet bondi de plus de 170 % depuis leur niveau de la mi-juillet. Le contango entre le cours comptant et le cours pour livraison à 3 mois du cuivre s’élève à 55 $, soit un niveau plus vu depuis 1 mois, il montre l’absence de tensions sur l’approvisionnement immédiat.

 

Le nickel chahuté

Après être d'abord tombé au plus bas depuis un an en raison d'une offre excédentaire et s'être ensuite redressé dans la foulée d'inondations en Indonésie qui menacent la production, le nickel attaquait cette semaine en repli de près de 700 dollars, repassant ainsi sous la barre des 20.000 dollars.

Le rebond momentané du nickel par rapport à ses niveaux les plus bas « est dû à des rapports faisant état d'inondations à Weda Bay en Indonésie, où se trouve la plus grande partie de la production », rapportent les courtiers de Marex. Elles n'ont cependant « pas encore eu d'impact matériel sur les opérations (la production de nickel, ndlr) », tempèrent-ils. De fait, « le marché continue d'être inondé par une offre excédentaire, la demande restant faible », indiquent les analystes d'AME Research pour UniCredit.

Le cours avait touché mercredi 13 septembre 19.615 dollars, un plus bas depuis juillet 2022. En effet, l'offre reste atone « dans des régions comme l'Europe, où les prix élevés de l'énergie ont limité les activités à forte consommation d'énergie telles que (la production) d'acier inoxydable », ont-ils rappelé.

 

Les autres métaux résistent

Peu de nouvelles sur le marché de l’aluminium. Les analystes restent toutefois très prudents et considèrent avec inquiétude la morosité qui règne sur des marchés-clés comme le secteur automobile et l’immobilier. Sur une semaine, le cours de référence parvient toutefois à limiter la casse en se maintenant autour des 2.150 dollars.

Stabilité pour le zinc qui se maintient autour des 2.475 dollars, malgré un secteur de la galvanisation à la peine. Le plomb reste assez terne, mais se stabilise au-dessus des 2.200 dollars. Enfin, l’étain fait lui aussi preuve d’une belle stabilité, à 25.250 dollars.

 

 

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