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Fortes tensions sur le zinc

Posté par : Christophe Véron 31.01.2023 à 12h20

Une fois n’est pas coutume, c’est sur le zinc que s’ouvre ce numéro. Trop souvent délaissé par les observateurs, le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) s’est pourtant hissé à des sommets la semaine dernière, propulsé par les tensions sur l'offre, les capacités de production de nombreuses fonderies, notamment en Europe, ayant été réduites en raison des prix élevés de l'énergie. Depuis, le métal a subi des prises de bénéfice, sans  doute par sympathie avec celles essuyées par le cuivre.

Le métal a atteint jeudi 26 janvier un plus haut depuis fin août, à 3.512 dollars la tonne. « En Europe en particulier, la production souffre des coûts élevés de l'énergie et a été considérablement réduite en conséquence » durant l'année 2022, affirme Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank. Or les fonderies de zinc européennes représentent 16% de la capacité mondiale de production de zinc, estime Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb. « Les stocks européens de zinc du LME sont désormais entièrement épuisés », affirme-t-il, décrivant un marché mondial du zinc « extrêmement tendu ». Les entrepôts du LME abritaient ce lundi 17.425 tonnes, dont une grande partie est préparée pour la livraison. Il s’agit de leur plus bas niveau depuis 1989. Et cette tension sur l'offre devrait se poursuivre pendant la première partie de 2023, les analystes estimant peu probable que les fonderies européennes reprennent leur production à pleine capacité durant le premier semestre 2023.

Sur une semaine, le zinc affiche néanmoins un recul modéré, et attaquait celle-ci légèrement sous la barre des 3.400 dollars.

 

Repli du cuivre

Les cours du cuivre ont poursuivi leur mouvement de repli initié en début de semaine, les craintes concernant la demande chinoise semblant prendre le pas sur les espoirs de reprise économique.  Sur une semaine le métal rouge abandonne près de 300 dollars et vient flirter dangereusement avec le plancher des 9.000 dollars.

« La production de biens contenant des métaux, comme les voitures ou les machines à laver, a progressé de manière significative l’année dernière. Autant de biens qui n’auront pas besoin d’être produits cette année, même si les acheteurs reviennent », estime Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. D’après lui, le secteur immobilier ne devrait pas contribuer à doper la demande en métaux. « La population chinoise diminue et la demande immobilière décline de manière structurelle, le gouvernement ne va pas utiliser ce secteur pour doper la croissance », ajoute-t-il.

L’indice PMI du secteur manufacturier chinois va être publié cette semaine, il permettra de se faire une idée sur les perspectives de demande.

Parallèlement, Le Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed se réunit jusqu’à mercredi pour discuter des taux d’intérêt. Une hausse de 25 points de base est attendue. Ce qui taraude les participants, c’est surtout de savoir s’il y en aura d’autres par la suite. « Le FOMC impacte les marchés », constate un courtier. Autre indicateur économique important, les statistiques mensuelles sur l’emploi sont attendues vendredi.

Les autres métaux évoluent de façon contrastées, se déconnectant ainsi du cuivre qui habituellement donne le La à l’ensemble du complexe. L’aluminium HG abandonne une centaine de dollars, à 2.530 dollars. Le nickel gagne un peu plus de 1.000 dollars, à 29.340 dollars. L’étain en perd 1.000, à 28.900 dollars. Enfin, le plomb progresse de 80 dollars, à 2.145 dollars.

 

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