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Le Métal du Diable propulsé au paradis

Posté par : Christophe Véron 18.01.2022 à 11h15

Le cours du nickel a battu des records la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME). A son plus haut vendredi 14 janvier, la tonne de nickel s'échangeait à 22.935 dollars, un cours que le « métal du diable » n'avait plus atteint depuis août 2011. Un record décennal « en raison des craintes que l'Indonésie, le plus grand exportateur mondial, n'introduise des taxes sur le nickel brut afin de se concentrer sur le développement d'activités de raffinage plus rentables dans le pays », explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les métaux rares comme le nickel sont essentiels pour les batteries des voitures électriques : il permettent de limiter leur taille. De nombreux constructeurs automobiles tentent ainsi de conclure des contrats d'approvisionnement à long terme afin de sécuriser leur approvisionnement en métaux de batterie.

« La décision de l'Indonésie, conjuguée à une forte demande pour la production de batteries de véhicules électriques, pourrait entraîner un important déficit de l'offre en 2022 », poursuit Ole Hansen. La demande en voitures électriques est en effet en forte hausse. Les ventes de véhicules dits « propres » (électriques, hybrides ou à hydrogène) ont pratiquement triplé l'an dernier en Chine, avec près de 3 millions de voitures vendues. Autre illustration : le géant de la voiture électrique Tesla a annoncé mardi 11 janvier qu'il s'engageait à acheter 75.000 tonnes de concentré de nickel à Talon Metals, produit à partir du projet Tamarack Nickel dans le comté d'Aitkin, au Minnesota.

D'autres constructeurs automobiles cherchent également à sécuriser leur approvisionnement, comme Renault qui avait signé en octobre un important contrat avec le plus grand producteur européen de nickel, le Finlandais Terrafame.

Résultat, les réserves de nickel disponibles s'amenuisent. « Les stocks des entrepôts du LME sont passés sous la barre des 100.000 tonnes et se trouvent à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans », relève Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

 

Cuivre : plombé par les indicateurs chinois

Les stocks de cuivre détenus par la bourse londonienne sont remontés à leur plus haut niveau depuis novembre 2021, à 92.500 tonnes. « Le marché est entré en phase de consolidation car il manque de conviction, indique un trader basé à Singapour. Si les stocks constitués apparaissent au final plus faibles qu’attendu, ou si l’on assiste à une baisse de ces stocks après les fêtes du Nouvel An chinois, alors je pense qu’il sera plus facile pour les investisseurs de reprendre des positions longues. » Parallèlement, la publication d’indicateurs économiques chinois, suggérant que la demande en métaux industriels ralentit, a pesé sur le cuivre.  « Les secteurs consommant des métaux ont continué de se tasser en décembre. Les investissements dans les secteurs de l’infrastructure et de l’immobilier restent orientés à la baisse », note Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. « Les perspectives à plus long terme pour le marché de l’immobilier sont caractérisées par des changements structurels liés à la diminution de la population en âge de travailler et au ralentissement de l’urbanisation », ajoute-t-il. Sur une semaine le métal rouge parvient toutefois à ‘sauver les meubles’ en maintenant au-dessus des 9.600 dollars.

L’aluminium poursuit sa progression, soutenu par le renchérissement de l’électricité qui entraîne un ralentissement de la production, notamment en Europe. Sur une semaine, son cours LME gagne une cinquantaine de dollars et franchit la barre des 3.000 dollars. Stabilité du zinc qui se maintient au-dessus des 3.500 dollars, tandis que le plomb repasse au-dessus des 2.300 dollars. Enfin l’étain brille. Avec un gain de 1.500 dollars il passe les 42.000 dollars.

 

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