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Lithium : l’Occident veut gagner en autonomie

Posté par : Aline Lecuq 11.09.2023 à 11h50

Sur le marché de l’antimoine, vendeurs et acheteurs ne sont pas sur la même longueur d’ondes.  De son côté, le lithium, malgré l’érosion de ses cours, reste un marché porteur, qui suscite l’intérêt des investisseurs.

 

Lithium / Australie : le métal suscite des convoitises

Métal clé de la transition énergétique, le lithium attise toutes les convoitises. L’Australie, où le secteur est en plein essor, voit ainsi l’intérêt des investisseurs prendre de l’ampleur. C’est dans ce contexte que le conseil d’administration du producteur australien Liontown Resources a annoncé soutenir l’offre de rachat, d’un montant de 6,6 milliards de dollars australiens, d’Albermarle. La quatrième fois aura été la bonne, puisque Liontown avait rejeté les trois précédentes offres du géant américain. Liontown exploite deux projets de lithium en Australie : Kathleen Valley et Buldania. Le premier devrait voir sa production débuter en 2024. Sa capacité initiale sera de 500.000 tonnes de concentrés de spodumène, qui servent à fabriquer le lithium, par an, puis de 700.000 tonnes par an. Le projet d’acquisition de Liontown, par Albermarle, intervient dans un contexte de baisse des cours du lithium. Les cours chinois s’inscrivent, en effet, en retrait cette année, depuis que la Chine a mis un terme à l’octroi de subventions pour l’achat de véhicules électriques.

Pour mémoire, l’Australie extrait environ 53 % du lithium mondial. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les besoins en lithium devraient être multipliés par 40 entre 2020 et 2040. Un rapport publié récemment par la société de recherche BMI avertissait qu’une pénurie de lithium pourrait survenir dès 2025. La Chine, qui occupe le troisième rang dans les producteurs de lithium, raffine environ 60 % du métal extrait dans le monde. Ses tentatives pour conquérir le lithium australien n’ont, pour l’instant, pas été couronnées de succès. Tianqui Lithium avait tenté il y a quelques mois de mettre la main sur Essentiel Metals Ltd, mais s’était heurtée au refus de ses actionnaires. L’Occident cherche de plus en plus à se défaire de la mainmise de la Chine sur les approvisionnements en métaux stratégiques.

 

Antimoine : acheteurs et vendeurs peinent à trouver un terrain d’entente

Le marché européen de l’antimoine est quasiment à l’arrêt depuis quelques jours, alors que les négociations entre vendeurs et acheteurs semblent au point mort. Les acheteurs cherchent du métal disponible immédiatement à 12.000 $/tonne, tandis que les vendeurs gardent leurs stocks et refusent de baisser leurs prix. « Il n’y a pas de métal à moins de 12.000 $ », a confirmé un acheteur, un fait confirmé par l’un de ses confrères. Ni l’un ni l’autre n’est parvenu à conclure de transactions récemment. « Le marché fait preuve de stabilité cette semaine, on ne voit pas trop de mouvement, ni à la hausse, ni à la baisse », commentait vendredi dernier un négociant, qui propose de petits tonnages (inférieurs à 5 tonnes) à 12.400-12.500 $/tonne, sans avoir conclu de transaction pour l’instant. Un autre négociant européen a affirmé avoir reçu plusieurs demandes, mais refuse de baisser ses prix. Un acheteur lui a proposé 12.000 $/tonne pour de l’antimoine qualité trioxyde et qualité standard grade II, et il a conclu une transaction pour 10 tonnes de métal qualité standard II, livraison prompte, à 11.370 € (12.196 $) la tonne. 

 

Vanadium : LPV imagine un moyen novateur de stocker le métal

Largo Physical Vanadium (LPV) va utiliser le système de batterie Red-ox flow (VRFB) pour stocker son vanadium, plutôt que les entrepôts classiques, a déclaré son pdg, Paul Vollant. « Nous estimons qu’il s’agit d’une avancée majeure : nous accumulons des unités de vanadium, et, plutôt que de les stocker dans un entrepôt, où elles ne font que prendre la poussière, nous les stockons dans une batterie, sous forme d’électrolyte », explique-t-il. Le vanadium ne se dégrade pas en étant utilisé dans les VRFB, et ce système permet de réduire les coûts des batteries elles-mêmes et de l’entreposage. « La quantité de vanadium reste la même au fil des années, mais au lieu de payer des coûts de stockage, il est intégré dans des batteries et il tourne en boucle », souligne Paul Vollant. En utilisant la batterie comme stockage, le détenteur de la batterie n’a pas besoin d’acheter le vanadium, et peut le « louer » à une fraction du prix du coût d’achat. « Ceci réduit drastiquement le coût initial de VRFB et le rend plus compétitif. Cela pourrait également potentiellement générer davantage de demande en vanadium. C’est un cercle vertueux », indique-t-il.

 

 

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