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Métaux non-ferreux : surchauffe

Posté par : Christophe Véron 19.10.2021 à 12h00

S’il fallait illustrer la surchauffe du marché des métaux, sans doute suffirait-il d’évoquer l’explosion de la backwardation sur le marché du cuivre. Ce différentiel entre le cours au comptant et le cours à trois mois est ainsi passé de 55 dollars il y a une semaine à plus de 1.000 dollars mardi 19 octobre. Du jamais vu depuis au moins 30 années.

Le cours du cuivre a franchi la semaine passée le seuil des 10.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange pour la première fois depuis le 14 juin, porté par une offre menacée par le coût élevé de l'électricité. Parallèlement, plusieurs indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis se sont révélés très positifs, ce qui a dopé les marchés actions américains, propulsant le cuivre, souvent considéré comme le baromètre de l’économie, au-delà d’un seuil psychologique clé.

 

Pour mémoire, depuis plusieurs semaines, la forte demande de gaz et de pétrole, à l'approche de l'hiver dans l'hémisphère nord, a fait bondir les coûts liés à la production d'énergie, dont les mines et fonderies sont gourmandes.

« On dirait qu’il n’y a plus de cuivre sur le marché. Les volumes négociés ont été exceptionnels, mais aujourd’hui les écarts sont tels que les gens ont peur de s’engager dans de nouvelles affaires car les enjeux sont trop importants », résume Anna Stablum, chez Marex Spectron.

Pour l’heure, les signes de fortes tensions sur l’approvisionnement semblent peser plus lourd dans la balance que le risque de voir le ralentissement économique chinois impacter la demande. Pourtant, d’après Robin Bhar, analyste indépendant, il est difficile de savoir si le niveau des stocks est réellement bas ou bien si des réserves sont détenues dans des entrepôts privés, mais les perspectives à plus long terme restent positives.

Avec une hausse de près de 10% la semaine dernière, le métal rouge a bouclé sa meilleure performance hebdomadaire depuis la fin d'année 2016. « Le sentiment haussier » s'est répandu parmi les investisseurs tout au long de la semaine « dans un contexte de pénurie d'électricité et de préoccupations concernant l'approvisionnement » en cuivre, explique Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

A l’heure où nous bouclons ce numéro, le cuivre pour livraison à 3 mois se négocie autour des 10.300 dollars. En début de semaine il avait  culminé à 10.452,50 dollars, non loin de son record historique de mai dernier, à 10.747,50 dollars.

 

Le zinc vole de plus en plus haut

Sur les marchés asiatiques, le zinc vole à des altitudes plus vues depuis août 2007. Le LME suit cette tendance avec des pointes au-dessus des 3.850 dollars, vite suivies de prises de bénéfices le faisant refluer autour des 3.700 dollars. La semaine dernière, le zinc a ainsi gagné près de 20% de sa valeur après que le belge Nyrstar a annoncé « une réduction de la production dans ses trois fonderies européennes, jusqu'à 50% à partir d'aujourd'hui [mercredi 13 oct., ndlr], en réponse à la flambée des prix de l'énergie ». Le groupe Glencore, qui exploite lui-aussi trois affineries en Europe, a également indiqué qu’il « était en train d’ajuster » sa production pour limiter l’impact de l’envolée du coût de l’énergie.

Les autres métaux suivent la tendance générale. C’est ainsi le cas de l’aluminium HG dont le cours lowest LME (LLME) flirtait ce mardi avec les 3.200 dollars la tonne, en hausse d’environ 150 dollars sur une semaine. Idem pour le plomb qui s’adjuge  autour des 2.390 dollars (+160 dollars) et le nickel qui passe la barre des 20.000 dollars, en hausse de 1.800 dollars sur une semaine. L’étain n’est pas en reste avec une progression de plus de 3.000 dollars, à 38.700 dollars (LLME). Seul l’or reste sous pression, affecté par le ralentissement chinois..

 

 

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