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cuivre aluminium nickel

Métaux non-ferreux : le temps se couvre

Posté par : Christophe Véron 10.05.2022 à 11h30

Les cours des métaux industriels dont le cuivre, baromètre de l'économie mondiale, ont entamé en fin de semaine dernière un mouvement baissier à la Bourse des métaux de Londres (LME), lestés par un effritement de la demande et un dollar fort. « L'un des facteurs qui pèsent sur les cours des métaux est la fermeté du dollar américain, qui s'apprécie déjà à nouveau après sa brève correction », un dollar fort pesant sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises, explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

De fait, le dollar culmine désormais à des niveaux pas vus depuis vingt ans, rendant de fait les matières premières plus onéreuses pour les détenteurs d’autres devises.

« Les mesures de confinement restent en place en Chine, ce qui déprime l'économie et freine la demande de métaux », le pays étant un grand consommateur de métaux industriels, rappelle M. Briesemann. « On ne voit toujours pas de lumière franche au bout du tunnel épidémique chinois », résume Stephen Innes, l’un des associés de SPI Asset Management. Dans les faits, l’activité manufacturière chinoise s’est contractée à un rythme plus vu depuis 26 mois en avril. Elle a également ralenti en Europe et aux Etats-Unis, sur la même période.

Dès vendredi 6 mai, l'aluminium est tombé à son plus bas depuis quatre mois, à 2.832,50 dollars la tonne. « Les risques d'approvisionnement posés par la guerre en Ukraine sont entièrement ignorés à l'heure actuelle », estime l'analyste. De son côté, Rio Tinto a indiqué que toute sanction à l’encontre de Rusal, en réponse à l’invasion ukrainienne, perturberait le marché de l’aluminium de manière significative et pousserait les cours à la hausse. En attendant, sur une semaine, le cours lowest de l’aluminium abandonne plus de 200 dollars, et vient flirter avec le seuil des 2.700 dollars.

 

Cuivre : l’offre augmente...

… pas la demande !

Parallèlement, M. Briesemann évoque également une offre de cuivre en augmentation, « grâce à une production minière nettement plus élevée par exemple en République démocratique du Congo, au Pérou et au Chili ».  La demande de cuivre ne devrait quant à elle pas augmenter. « Elle sera freinée par la croissance économique plus faible que prévu dans le cadre de la guerre en Ukraine et par les effets négatifs des mesures de confinement » en Chine, rappelle l’analyste.

D’après Wang Tao, analyste technique, si le cuivre descend sous la barre des 9.163 dollars la tonne, il pourrait chuter jusqu’à 8.922 dollars...

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Sur une semaine, le cuivre perd 200 dollars, à 9.330 dollars. Baisse  également pour le nickel qui abandonne 3.000 dollars, à 27.800 dollars. Le zinc recule à 3.650 dollars (-340). Idem pour le plomb qui cède une centaine de dollars, à 2.140 dollars. Enfin, l’étain perd 1.200 dollars, à 36.350 dollars. L’or se contente pour sa part d’évoluer dans une fourchette relativement étroite, autour des 1.860 dollars l’once.

 

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