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Métaux non-ferreux : les métaux saluent prudemment l’annonce d’un vaccin anti-Covid

Posté par : Christophe Véron 10.11.2020 à 11h40

Très saluée par les marchés hier, l’annonce du laboratoire Pfizer sur les résultats prometteurs de son vaccin contre le Covid-19 « ne change malheureusement rien au fait que, à court terme, l’économie mondiale va devoir faire face à un hiver difficile », indiquent les analystes d’ING, rappelant que les reconfinements opérés en Europe et les nouvelles mesures de lutte anti-Covid attendues aux Etats-Unis risquent de peser sur la croissance.

Quelques jours plus tôt, Soni Kumari, analyste chez ANZ estimait que  « beaucoup de facteurs pèsent sur les fondamentaux actuellement, mais si Biden sort vainqueur de l’élection, ce sera positif pour le marché (…) En plus de l’activité industrielle chinoise solide, les perspectives de plan de relance américain et les investissements dans le développement des énergies vertes devraient soutenir le marché » a noté l’analyste. L'activité manufacturière en Chine a ainsi atteint en octobre son plus haut niveau depuis près de 10 ans, selon l'indice des directeurs d'achats (PMI) du secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin et publié lundi, un signal positif pour le géant asiatique qui engloutit quantité de matières premières.

Côté politique, les investisseurs avaient majoritairement tablé sur une victoire du camp démocrate  de Joe Biden. Toutefois, ils craignent que les Républicains, qui pourraient garder la mainmise sur le sénat, n’empêchent le gouvernement de mettre en place de nouvelles mesures de relance. Ces craintes ont fait bondir les marchés boursiers et ont dirigé le dollar vers sa plus mauvaise semaine depuis mars. « Le marché du cuivre semble plutôt solide du point de vue des fondamentaux. La seule économie qui n’est pas touchée par le coronavirus est la Chine, le plus important consommateur de cuivre, et bon nombre de pays producteurs font face à une hausse du nombre de cas » a commenté Carsten Menke, analyste chez Julius Baer.

En résumé, sur une semaine, le cuivre gagne près de 150 dollars. Il apparait toutefois que les prises de bénéfices sont assez rapides dès que le cours de référence flirte de trop près avec la barre des 7.000 dollars, notent la plupart des observateurs. Belle progression pour l’aluminium qui gagne une centaine de dollars en l’espace d’une semaine, parvenant ainsi à franchir la barre des 1.900 dollars.

Le nickel évolue lui dans le vert : il affiche un rebond de près de 1% à 15.700 dollars la tonne. Côté fondamentaux, le surplus attendu cette année devrait se tasser un peu en 2021, selon le cabinet de recherches Antaïke, sous l’effet de l’augmentation de la demande.

Le zinc pour sa part progresse de 100 dollars sur une semaine et se rapproche ainsi de la barre des 2.650 dollars. Un regain d’activité économique mondiale se traduirait inéluctablement par une hausse des ventes d’acier galvanisé, jugeait en tout de début de semaine Harry Spencer, analyste pour l’International Metal Survey (IMS). Son métal associé, le plomb, se contente pour sa part d’une petite cinquantaine de dollars de hausse, à 1.830 dollars mardi matin.  Enfin, l’étain évolue à la marge, autour des 18.000 euros.

L’or, valeur refuge moins nécessaire puisque l’horizon semble se dégager repasse sous la barre des 1900 dollars l’once. A noter que le dollar a touché un plus bas de dix semaines, les investisseurs accueillant l’élection de Joe Biden en achetant des monnaies plus exposées — un retour à des investissements un peu plus risqués, qui s’explique par le fait que les marchés pensent que la présidence démocrate sera plus sereine, et permettra de doper les échanges commerciaux internationaux.

 

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