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Métaux de base : plombés par le confinement chinois

Posté par : Christophe Véron 17.05.2022 à 11h00

Les cours des métaux industriels poursuivaient leur repli cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), plombés par l'effritement de la demande, notamment venant de Chine.

Le LME Index, un indice qui intègre les cours de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le LME, atteignait jeudi un plus bas depuis décembre, à 4.368,5 points. Il a ainsi dévissé de plus de 20% depuis le 7 mars dernier, date de son plus haut historique.

« Les cours des métaux ont retrouvé les niveaux qu’ils atteignaient avant le conflit russo-ukrainien, certains ont même renoué avec leurs niveaux de 2021. La fermeté du dollar, les confinements en Chine et le ralentissement de la demande dans le pays contribuent à effacer les gains enregistrés récemment », expliquent les analystes de Fitch Solutions. « Nous pensons que les cours vont continuer de s’éroder au deuxième trimestre avant de se stabiliser au second semestre ».

 

La Fed est pessimiste

Les opérateurs gardent également en tête les déclarations de Jerome Powell, président de la Fed, qui a prévenu que la lutte contre l’inflation risquait de peser sur la croissance économique et l’emploi. « Cela ne se fera pas sans douleur », a ainsi averti le président de la banque centrale américaine. Ce dernier a changé de ton par rapport à ses dernières interventions, reconnaissant que les choses pourraient être plus compliquées qu’initialement anticipé. « La question de savoir si nous pouvons réussir un atterrissage en douceur ou non, cela peut en réalité dépendre de facteurs que nous ne contrôlons pas », précise-t-il.

« C’est un message inquiétant envoyé au marché, qui exacerbe les craintes de récession », reconnait Wenyu Yao, analyste chez ING. « A court terme, les métaux devraient rester sous pression », estime l’analyste

Le cuivre a touché jeudi 12 mai son plus bas depuis octobre, à 8.876,50 dollars la tonne. « Les inquiétudes concernant la demande et l'économie en général continuent de prédominer », pesant directement sur les cours du métal, explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.

 

La Chine renforce sa lutte anti-Covid

Les confinements en Chine continuent également de jouer sur les cours des métaux industriels, dont la Chine est grande consommatrice. Shanghai, la plus grande ville du pays, a confiné ses 25 millions d'habitants début avril dans l'espoir d'enrayer la pire flambée de Covid frappant le pays depuis la vague initiale de début 2020. Malgré une forte baisse du chiffre quotidien des contaminations, les autorités assouplissent très progressivement leur arsenal de mesures antiépidémiques, au nom de la stratégie du zéro Covid.

Si l’on s’en tient à l’évolution des cours d’un mardi l’autre, le cuivre parvient finalement à ‘sauver les meubles’ en se maintenant autour des 9.300 dollars. L’aluminium HG réussit quant à lui à gagner une quarantaine de dollars à 2.785 dollars. En revanche, le nickel dévisse lourdement, à 26.300 dollars (-1.500). Même constat  pour l’étain qui abandonne 3.700 dollars, à 32.700 dollars. Le zinc s’en sort plutôt bien en parvenant à faire du sur-place, à 3.620 dollars. On pourrait presqu’en dire autant du plomb qui se déleste d’à peine 30 dollars sur cinq séances, à 2.095 dollars ce mardi matin.

 

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