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Métaux non-ferreux : feux d’artifice à Londres et à Shanghai

Posté par : Christophe Véron 20.04.2021 à 09h50

Ces derniers jours ont été particulièrement fastes pour les métaux non-ferreux, à commencer par le cuivre. L’ensemble du complexe a bénéficié  « de données américaines positives et de la faiblesse du dollar », a commenté Anna Stablum, de Marex Spectron. De fait, les ventes au détail ont bondi de presque 10% en mars aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées au plus bas depuis le début de la crise sanitaire et la production industrielle est repartie en nette hausse, selon des données publiées jeudi.

La Chine est venue compléter ce feu d'artifice vendredi dernier avec une hausse record de sa croissance économique au premier trimestre (+18,3% sur un an), un rythme jamais vu depuis le début des publications trimestrielles sur le PIB en Chine en 1992.

Parallèlement, le billet vert s'est déprécié de près de 2% depuis le début du mois face à un panier de monnaies, une situation qui a tendance à soutenir les cours des matières premières cotées en dollar, devenant mécaniquement moins chères pour les acheteurs munis d'autres devises. « Clairement, les cours du cuivre surfent sur la baisse du billet vert face aux autres devises. Les niveaux atteints incitent néanmoins à une extrême prudence sur les marchés physiques », a toutefois tempéré un trader basé à Singapour, reflétant assez bien l’opinion de nombre de ses confrères à travers le monde.

En attendant, le cuivre atteint ses meilleurs niveaux depuis le 25 février dernier, à plus de 9.400 dollars.  « Le pic de 9.617 $ sera testé tôt ou tard » estime Olen Hansen, analyste chez Saxo Bank, « le cuivre visera ensuite les 10.000 $ », a-t-il ajouté.  D’après les analystes d’ING, la reprise économique, le dynamisme des marchés, les tensions sur l’approvisionnement et des perspectives de demande solide devraient contribuer à soutenir le cuivre. « Le deuxième trimestre pourrait voir le métal rouge partir à l’assaut de nouveaux records. Cependant, cette fermeté pourrait s’éroder au deuxième semestre avec la fin du cycle de restockage et un resserrement de l’accès au crédit en Chine » indiquent les analystes.

Chez Goldman Sachs, les prévisions de cours sur le cuivre ont été récemment relevées, à 9.675 dollars pour 2021 — les projections précédentes, datant de décembre dernier, s’établissaient pour cette année à 8.625 dollars. Invoquant l’envolée de la demande avec les usages croissants liés aux technologies vertes, la banque d’affaires annonce un cours qui pourrait atteindre 15.000 dollars en 2025.

L’aluminium confirme ses bonnes dispositions de la semaine dernière et son pic de mai 2018, à plus de 2.300 dollars. Le métal léger surfe sur les craintes d’une baisse de la production chinoise de métal léger alors que Beijing tente de réduire son empreinte carbone (le charbon est très utilisé en Mongolie pour la production d’aluminium). Parallèlement, le marché prend en compte de possible nouvelles sanctions US à l’encontre du Russe Rusal.

On notera tout de même le repli du nickel, en réaction probable à l’annonce que le marché mondial a creusé son excédent de production entre janvier et février — excédent passé selon l’INSG (International Nickel Study Group) de 3.500 à 6.200 tonnes sur la période. Le Métal du Diable cède ainsi près de 500 dollars sur une semaine, à 16.160 dollars mardi.

Le zinc progresse d’une cinquantaine de dollars, à 2.835 dollars. Idem pour le plomb, à 2.030 dollars (+50). L’étain gagne 700 dollars, à 26.500 dollars.

 

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