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Métaux non-ferreux: la Chine peine à calmer le jeu

Posté par : Christophe Véron 22.06.2021 à 10h45

Le cours du cuivre a subi une nouvelle correction cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), sous l'effet d'un dollar plus fort et de l'interventionnisme chinois.

Pékin va puiser dans ses réserves nationales et mettre des métaux sur le marché pour atténuer la flambée des prix matières premières, qui menace la reprise de l'économie mondiale et pèse sur les entreprises du géant asiatique.

La mesure, annoncée jeudi 17 juin devant la presse par un porte-parole de la puissante agence chinoise de planification économique, Meng Wei, concernera le cuivre, l'aluminium et le zinc. Cette décision « a ajouté aux malheurs d'un dollar américain plus fort pour accélérer la chute » du métal rouge, a constaté Jeffrey Halley, de Oanda.

Les analystes de Goldman Sachs se sont voulu plus rassurants: « selon nous, aucune de ces mesures n'aura d'effet important ou durable sur les cours ni sur les perspectives fondamentales, qui restent orientées à la hausse dans un marché clairement déficitaire pour le reste de l'année et en 2022 », ont-il écrit dans une note publiée vendredi.

« Si les cours chinois se maintiennent cette semaine sous la barre des 70.000 yuans, les achats devraient rester relativement actifs, ce qui devrait apporter un certain soutien au marché », note-t-on chez Huatai Futures. « D’un autre côté cependant, la pression est relativement forte du côté de l’offre, en raison principalement des ventes d’une partie des réserves stratégiques chinoises et de la hausse continue des frais de traitement. » A noter que le marché mondial du cuivre affiné a présenté en mars un déficit de production de 19.000 tonnes, à comparer avec un excédent de 108.000 tonnes en février dernier, indique l’ICSG).

« La raison pour laquelle le cuivre s’est envolé en début d’année [la hausse de la demande liée au virage vers des économies plus vertes] n’a pas disparu, mais il y a peut-être un décalage entre les cours et le comportement actuel de la demande », analysait en milieu de semaine dernière Ole Hansen à la Saxo Bank (Copenhague). Pour lui, les prochains planchers pour le métal rouge se situent à 9.300 et 9.000 dollars. Force est de constater que le premier a été enfoncé et que le second est à portée de main...

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.160 dollars ce mardi matin, contre 9.550 dollars huit jours plus tôt et plus de 10.000 il y a deux semaines.

Bien évidemment les prises de bénéfice essuyées par le métal rouge ont affecté les autres métaux ; certains plus que d’autres. L’aluminium high-grade cède ainsi une soixantaine de dollars sur une semaine, à 2.390 dollars. Même chose pour le zinc qui reflue à 2.820 dollars, en baisse de 160 dollars. Par comparaison, le plomb fait presque bonne figure, avec un repli de seulement 15 dollars sur cinq séances, à 2.155 dollars. L'étain, qui a touché un nouveau record lundi  14 juin à 33.181 dollars la tonne, une première depuis 10 ans, est passé brièvement sous la barre des 30.000 dollars pour ensuite la refranchir, à 30.150 dollars. Enfin, le nickel est affecté par la réduction de  son déficit. Il perd 200 dollars, à 17.700 dollars.

 

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