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Tensions sur l’offre : la fin du grand bluff ?

Posté par : Christophe Véron 19.07.2022 à 10h40

Les cours des métaux industriels dévissaient cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), lestés par les craintes de récession mondiale, touchant leurs niveaux les plus bas depuis le début de l'année, effaçant ainsi largement tous les gains générés par la guerre en Ukraine.

Le cuivre a chuté jusqu'à 6.955 dollars la tonne vendredi dernier, passant sous le seuil des 7.000 dollars la tonne pour la première fois depuis novembre 2020.

Vendredi, l'aluminium a également atteint un plus bas depuis mai 2021 sur le LME, à 2.310 dollars la tonne. Depuis, ces deux métaux ont effacé une [petite] partie de leurs pertes… Il n’en reste pas moins que les cours des métaux de base sont désormais en baisse depuis le début de l'année. Le cuivre a dévissé de plus de 27%, le zinc de 18%, l'aluminium de 16% et le nickel de 7%.

« Cela s'explique par le fait que l'offre ne leur apporte pratiquement aucun soutien, contrairement à ce qui se passe sur le marché pétrolier », selon les analystes de Commerzbank dans une note, qui affirment qu'au contraire, « les marchés ont été presque partout largement approvisionnés ces derniers temps ».

L'offre de cuivre a par exemple dépassé la demande d'environ 95.000 tonnes pour les quatre premiers mois de 2022, selon le dernier rapport du Groupe international d'étude du cuivre (ICSG). Dans ces conditions, Le cuivre n’a trouvé qu’un pâle semblant de soutien dans l’annonce faite par BHP Billiton qui envisage de reconsidérer certains de ses projets miniers au Chili si les autorités locales persistent dans leur volonté en matière de taxation des sites d’extraction.

Selon Commerzbank, le refroidissement de la demande dû au ralentissement économique devrait faire perdurer un excédent de l'offre. En Chine, grand consommateur de métaux de base, la demande de cuivre a été « modérée », car les mesures sanitaires liées à un regain de l'épidémie de Covid-19 « ont nui à l'activité manufacturière et à la consommation », soulignent les analystes d'UBS. Une reprise de la demande de cuivre nécessiterait selon eux « une reprise de l'activité économique de la Chine et que les États-Unis et l'Europe évitent une profonde récession ».

 

Attention à l’immobilier

« Je m’inquiète pour le marché de l’immobilier chinois, indique He Tianyu, analyste. Les baisses de revenu provoquées par le Covid vont se répercuter sur les futurs projets de construction ». Aux Etats-Unis, les constructeurs de maison sont au plus mal depuis le début de la pandémie. Le coût des emprunts—qui n’avait pas été aussi haut depuis une décennie—et l’inflation font fuir leurs clients. Pour ce qui est du dollar, il conserve la vigueur acquise récemment

A l'heure où nous bouclons ce numéro (mardi 19/07), le cuivre s'échangeait à 7.300 dollars ; un recul limité à 70 dollars sur une semaine, mais de 1.200 dollars par rapport à fin juin. L’aluminium HG affiche pour sa part un léger gain hebdomadaire, à 2.409 dollars (+50) ; il en perd 100 par rapport à fin juin. Le nickel cède pour sa part 700 dollars sur cinq séances, à 20.850 dollars (il en valait près de 24.000 fin juin). Le zinc perd 80 dollars, à 2.945 dollars (3.375 fin juin). Le plomb gagne 40 dollars, à 1.966 dollars (1.988 fin juin). Enfin, l’étain perd 1.200 dollars, à 24.205 dollars (27.650 à fin juin).

 

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